Le Maroc, par la voix royale de son Souverain, en un moment solennel qui est la commémoration par le peuple marocain de la Fête du Trône, la plus prestigieuse des fêtes nationales, vient de poser le problème de Sebta, Mellilia et lesautres îles marocaines encore sous occupation espagnole, en des termes sans équivoque. Le Maroc, par la voix royale de son Souverain, en un moment solennel qui est la commémoration par le peuple marocain de la Fête du Trône, la plus prestigieuse des fêtes nationales, vient de poser le problème de Sebta, Mellilia et lesautres îles marocaines encore sous occupation espagnole, en des termes sans équivoque. Une attitude qui informe sur la volonté de S.M. le Roi Mohammed VI d'engager les débuts de son règne sous le signe de la continuité du combat que son grand-père et son père, les regrettés Mohammed V et Hassan II, avaient courageusement et patiemment engagé pour la libération nationale et pour le parachèvement de l'intégrité territoriale du pays. Il est vrai que cette question n'a jamais été réellement absente des préoccupations des dirigeants et des forces nationales marocaines. Mais un certain nombre de considérations expliquent qu'elle n'a pas été considérée comme une priorité nationale, eu égard notamment à la mobilisation de l'ensemble de la nation sur le dossier de la libération de nos provinces sahariennes et à la volonté du Maroc de ne pas ouvrir plusieurs fronts en même temps. Cette précaution semblait d'autant plus pertinente que l'Espagne, le pays voisin qui colonise ces enclaves, était au regard du Maroc un partenaire avec lequel nous partagions un destin commun qui nous autorisait à entrevoir nos relations comme une promesse d'avenir partagé, et comme un maillage de passerelles destinées à rapprocher les deux rives de la Méditerranée, économiquement, politiquement et culturellement. Or, au moment même où le monde est travaillé par des lignes de fracture déstabilisantes, que le besoin de dialogue, de concorde et de sérénité se fait plus que jamais sentir, les gouvernants de Madrid ont perpétré des provocations et des attitudes hostiles au Maroc et aux Marocains contre lesquels une odieuse vague de racisme et de xénophobie a été orchestrée. Le Maroc ne pouvait et ne peut absolument pas permettre qu'on lui marchande sa souveraineté sur son propre territoire national. Ses obligations en tant que pays ancré dans une histoire multi-séculaire, ses obligations région ales et internationales lui dictent d'assumer pleinement son rôle dans la défense des idéaux universels, de la liberté, de la sécurité et de la légalité internationale. Pour cela, il lui faut impérativement faire respecter ses droits et ses intérêts propres. C'est là aussi, en filigrane, l'un des aspects les plus forts du discours du Trône, qui donne le coup d'envoi à des chantiers nationaux déterminants. Celui du parachèvement de notre intégrité territoriale, par la libération des présides et îles sous occupation espagnole, est inscrit désormais au nombre des priorités. Il peut même convertir un objet de discorde entre le Maroc et l'Espagne en une opportunité de réflexion et de mise en œuvre d'un véritable espace de co-développement et de prospérité commune. Les mises à niveau nécessaires chez nous et sur lesquelles S.M. le Roi s'est largement et solennellement exprimé dans son discours sont autant d'opportunités pour nos partenaires étrangers, notamment espagnols, de faire preuve d'ingéniosité, d'audace et de mise au placard d'attitudes frileuses ou de réflexes de domination et de condescendance éculés.