Les élections partielles à Salé auront lieu le 23 septembre en vue de pourvoir cinq sièges vacants à la Chambre des représentants. La campagne électorale était bien terne avant que les candidats PJD et USFP n'échangent les accusations et les propos hostiles. A défaut de suspense ou d'enjeux politiques, les élections partielles dans deux circonscriptions de Salé sont animées par une joute entre le candidat USFP, Nasr Hajji, et le candidat PJD Abdelillah Benkirane. Par la voie des journaux de leurs partis respectifs, les deux hommes échangent des propos peu amènes. «C'est le candidat de l'USFP qui a déterré la hache de guerre. C'est lui qui a commencé», affirme à ALM Abdelillah Benkirane. Il ajoute qu'il se refuse à emboîter le pas «aux invectives et imprécations des Usfpéistes». Nasr Hajji se défend d'avoir attaqué le candidat du PJD. «C'est un débat politique du même ordre que ce qui se fait partout au monde entre un pôle progressiste et un pôle conservateur». Ce débat oppose, selon le candidat de l'USFP, les «forces» du progrès, de la démocratie et de la modernité aux forces réactionnaires, traditionalistes et conservatrices. «M. Hajji a qualifié notre parti de réactionnaire et d'obscurantiste. Je l'ai remis à l'ordre», indique M. Benkirane en se référant au long entretien qu'il a accordé, lundi, au quotidien «Attajdid». Il est pratiquement sûr de l'issue des élections : «Théoriquement, ça devrait être une répétition des élections de 2002». Le candidat du PJD rappelle qu'il a obtenu un meilleur score que celui de l'USFP et conclut : «Nous sommes le parti le plus présent sur le terrain ». Nasr Hajji espère sans doute renverser ce classement : «Ca serait un signal très fort», dit-il. A ses yeux, ce qui se joue à Salé dépasse amplement le cadre d'élections partielles et pourrait être le préambule des élections législatives de 2007. En clair, l'issue de la lutte déclarée entre le candidat PJD et le candidat USFP peut déjà présager des résultats des élections de 2007. M. Hajji fustige une troisième force : «Les candidats qui se présentent aux élections par intérêt ». Il rappelle que les islamistes du PJD se sont alliés «à ces gens » pour gérer les affaires locales de la ville. Le PJD constitue avec le RNI et le MP une majorité dans le Conseil municipal de la ville. Abdelillah Benkirane rappelle que si le PJD s'était allié avec ces partis pour diriger une ville, l'USFP compose avec eux la majorité dans le gouvernement. A rappeler que les deux candidats sont respectivement tête de liste de leur parti dans la circonscription de Salé Médina où se disputent 4 sièges. La circonscription de Salé Al-Jadida est également concernée par ces élections, mais en vue d'élire un seul représentant. Les résultats du 27 septembre 2002 ont été invalidés, suite à une décision du Conseil constitutionnel. Une erreur de l'administration est à l'origine de cette annulation. Les électeurs de Salé se passionnent peu pour la joute entre le candidat de l'USFP et celui du PJD. Salé, dont la population est supérieure à celle de Rabat, est une ville réduite à l'état d'immense dortoir. Sa population traverse chaque matin le Bou-Regrag pour aller travailler à Rabat. Les problèmes d'habitat insalubre y semblent insurmontables. Nasr Hajji explique que sa campagne repose sur la reconnaissance de la rive droite comme une entité importante de l'agglomération Rabat-Salé. «Nous nous battons pour que la capitale du Royaume ne soit plus Rabat, mais Rabat-Salé ».