Le débat au sein de la Gauche socialiste unifiée s'est illustré par les divergences sur le profil et la configuration du secrétariat général du parti. Les invités étaient de différents horizons. Lors de la séance d'ouverture du congrès constitutif, il y avait Mohamed Elyazghi de l'USFP, Abderrahim Lahjouji des Forces citoyennes, Abbas El Fassi de l'Istiqlal, Hassan Chami de la CGEM et même des représentants de groupes islamiques, tel Al Badil Al Hadari. Dès la séance d'ouverture, une flèche a été adressée en direction de la sphère syndicale. Aderrahman Chennaf, membre du Bureau politique de l'USFP, était présenté en tant que secrétaire général du Syndicat national de l'Enseignement. Une position qui n'a pas plu à Abdelkader Zaïer, dirigeant du Congrès national ittihadi et membre du Bureau exécutif de la CDT. Quelque 1100 congressistes, dont 10 % de femmes, participent au congrès dont les travaux ont été sanctionnés par l'adoption d'une série de documents orientant et encadrant l'action politique de ce nouveau-né à près de deux mois des élections législatives. Parmi les mesures importantes qui ont été adoptées, sur le plan organisationnel, il y a lieu de citer la nécessité d'élire le secrétaire général du parti parmi les membres du Comité central. Un comité qui devrait être élu hier en fin d'après-midi. Bien entendu, les assises de ce congrès se sont distinguées par un débat serré autour de la configuration du secrétariat général et le profil du secrétaire général. Faut-il reconduire d'anciens responsables ou faire appel à de nouveaux dirigeants? Dans le même sens, des listes ouvertes et élargies ont été présentées aux congressistes. Or, au moment où nous mettons sous presse, la campagne électorale pour l'accès au Comité central battait son plein. Dans une allocution prononcée, samedi, lors de la séance d'ouverture du congrès qui s'est poursuivi jusqu'au 15 sous le signe « Citoyenneté, démocratie, solidarité », Mohamed Ben Saïd Ait Idder, secrétaire général de l'OADP, qui vient de se fondre dans ce nouveau pôle de la gauche, a expliqué que la nouvelle structure unificatrice de la gauche entend, en premier lieu, édifier un cadre politique «capable de réunir et d'encadrer toutes les forces vives de la nation pour réussir la transition démocratique». Pour gagner ce pari, le nouveau parti va oeuvrer, sans relâche, pour l'édification d'un «Maroc démocratique et moderne», qui adhérera pleinement aux valeurs universelles, en harmonie avec son identité arabo-islamo-berbère, a-t-il poursuivi. Sur le plan idéologique, la GSU appartient aux grandes idées et principes de la pensée socialiste progressiste, a déclaré Mohamed Ben Saïd Aït Idder. Les créateurs de cette entité politique ont appelé à une réforme de la Constitution, une séparation des pouvoirs, une bonne gestion des affaires publiques, une répartition juste des richesses nationales, une reconnaissance constitutionnelle du statut de la langue amazighe et l'égalité entre hommes et femmes. Ils ont également appelé à la « récupération» des deux villes marocaines spoliées de Sebta et Millilia et des Îles Jaâfarines, et à une «solution pacifique et démocratique» de la question du Sahara dans le respect du «principe sacré de la souveraineté nationale et de l'unité du peuple marocain, dans un cadre politique permettant à la population sahraouie de gérer ses affaires publiques dans une vision régionale élargie ». Concernant la politique du gouvernement d'alternance, la GSU, tout en lui reconnaissant certains succès dans des chantiers socio-économiques, le critique sur plusieurs fronts, notamment ceux de la réforme de la justice, de l'administration publique, de l'économie, de la liberté d'expression et de l'amélioration de la situation matérielle des couches sociales défavorisées.