La population couverte par l'Assurance maladie obligatoire (AMO) a atteint 8.428.218 à fin 2014. C'est ce qu'indique le rapport global annuel de l'AMO de base au titre de l'année 2014 présenté lors de la 16ème session du Conseil d'administration de l'Agence nationale de l'assurance maladie (ANAM). La population AMO de base représente ainsi 25% de la population marocaine contre 16% en 2006, soit un gain de 9 points en l'espace de 9 ans. Cette évolution s'explique par l'immatriculation des salariés, des pensionnés et leurs ayants droit qui ne bénéficiaient pas de couverture médicale et le basculement volontaire de la population concernée par les dispositions de l'article 114. Notons que l'évolution la plus importante a concerné la population du secteur privé. Entre 2009 et 2014, elle a évolué en moyenne de 7,6% contre 2,9% pour la population du secteur public. Le poids de la population du secteur privé couverte par rapport à la population totale couverte par le régime AMO a connu une augmentation, passant de 58,7% en 2009 à 64,1% en 2014. Quant à l'effectif de la population bénéficiaire des dispositions de l'article 114, celle-ci est estimée à plus de 1,2 million. Cette population représente 19,1% de la population totale du secteur privé immatriculée auprès de la CNSS. En 2014, le total des cotisations et contributions dues à l'ensemble des assurés AMO de base a atteint 9,1 milliards DH. Celles-ci ont connu une augmentation en moyenne annuelle de 9%. Pour ce qui est des dépenses, celles médicales ont connu une hausse importante entre 2013 et 2014, à savoir 17,3% pour le secteur public et 26,3% pour le secteur privé. Pour le secteur public, l'ANAM explique cette hausse par l'augmentation de la part des personnes âgées qui a pour corollaire l'augmentation de la prévalence des personnes en ALD. Il faut aussi relever l'alignement sur la tarification nationale de référence pour les prothèses dentaires, la fermeture de la pharmacie CNOPS et la hausse du recours aux soins. La part des dépenses médicales supportées par les assurés couverts par l'AMO représente 36,4% des frais engagés pour le secteur privé et 32,1% pour le secteur public. Quant au taux de sinistralité reflétant la part des personnes qui recourent aux soins au cours d'une année par rapport à la population totale, celui-ci a été en moyenne de 44,1% sur les six dernières années pour le secteur public. Pour le secteur privé, ce ratio a atteint 18,3% en 2014. S'agissant des dépenses ALD, la part de la population atteinte d'au moins une affection de longue durée et dont au moins un épisode des soins a été enregistré au cours de 2014, est de 2,1% pour le secteur privé contre 3,9% pour le secteur public. La part des dépenses ALD, générées par 2,1% de la population du secteur privé, par rapport aux dépenses totales, est de 56,9% alors que 3,9% de la population du secteur public s'approprie 44,9% des dépenses totales. Il est important de signaler que 72,7% des dépenses des ALD sont consommées par les quatre affections, à savoir l'insuffisance rénale chronique terminale (29,4%), les tumeurs malignes (21,2%), l'hypertension artérielle sévère (11,9%), le diabète insulino-dépendant et diabète non insulino-dépendant (10,2%). Pour ce qui est des médicaments remboursables, d'importantes avancées ont été réalisées. La dernière version du GMR (Guide des médicaments remboursables) du mois de novembre comporte 3.514 médicaments remboursables dont 66 médicaments génériques supplémentaires. Il est prévu l'intégration prochainement de 62 nouveaux princeps et le retrait pour la première fois de 133 médicaments. L'Agence a alimenté le GMR de 199 spécialités génériques supplémentaires après évaluation de leur SMR (Service médical rendu) par la commission de la transparence, et ce à travers cinq versions successives en 2015.