Hicham Mandari était impliqué dans l'affaire de falsification de billets de banque bahreïnis. La Justice française a décelé son rôle principal en matière de conversion de fausse monnaie avant de le mettre sous les verrous. Une agence de voyages siégeant à Paris avait déposé plainte après avoir converti plus de 660.000 FF en vrai-faux dinars bahreïnis. Après la police française, ce fut au tour d'Interpol puis des services de renseignements américains de s'en mêler. Certainement sur demande des autorités bahreïnies. Si Hicham Mandari a activement contribué à faire écouler une partie de ces billets en Europe et au Moyen-Orient, les investigations allaient révéler la présence d'un vaste réseau de falsification de devises. Juin 1998 : les autorités françaises convoquent une dizaine de personnes, de nationalités différentes, arrêtées en possession de faux dinars. La nature des complicités dans cette escroquerie, aux ramifications complexes a vite fait d'éveiller les soupçons de l'organisme français chargé de la répression du faux monnayage. Du coup, le comportement de Mandari qui avait converti à Paris la bagatelle de plus de vingt millions de FF attire fatalement l'attention des services concernés. Une opération de falsification d'une telle envergure requiert automatiquement la présence de commanditaires sachant à quoi s'en tenir. L'enquête remonte jusqu'à un haut fonctionnaire de la République démocratique du Congo qui a des contacts avec des chefs d'Etat et des princes du Golfe. Et c'est ce même fonctionnaire qui s'est chargé de trouver l'imprimerie pour la fabrication des faux billets. Prenant contact avec Ciccone Caligraphia située en Argentine, le fonctionnaire congolais, accompagné d'un Saoudien se faisant passer pour le chef de cabinet du directeur de l'agence monétaire bahreïnie (BMA), rencontre à Buenos Aires les responsables de l'imprimerie. Ce mystérieux accompagnateur, que les autorités du Bahreïn qualifieront plus tard comme de simple escroc, était muni d'un contrat officiel, considéré également plus tard comme un faux document par les mêmes autorités, délivré pour la production de la somme de 140 millions de dinars en coupures de 20. Ciccone livrera quand même la commande en trois temps. Les billets, imprimés en Argentine, ont transité par le Niger et le Tchad avant d'être échangés, via différentes filières et de nombreux intermédiaires, au Moyen-Orient et en Europe, en particulier à Paris. Août 1999 : Hicham Mandari est interpellé aux Etats-Unis. Recherché par la Justice française pour son implication dans l'affaire de trafic de faux dinars de Bahreïn instruite à Paris, il a été extradé vers la France. Effectivement, dès son arrivée à Paris, Hicham Mandari a été présenté à la juge d'instruction en charge de ce dossier qui lui a notifié les charges pesant contre lui. Il a été écroué à la prison parisienne de la santé. Hicham Mandari fait l'objet d'un mandat d'arrêt international pour «transport, mise en circulation et détention de signes monétaires contrefaits ou falsifiés».