«Le Maroc, lui, avait pris une position réaliste, courageuse et en cohérence avec ses us. Comme il a prouvé à travers la gestion de ce sujet, en dépit de ses moyens et son expérience restreints, être capable de concevoir des solutions humaines, solidaires et équilibrées afin de préserver les droits et la dignité des migrants et réfugiés, voire d'assurer des conditions idoines à leur séjour et intégration dans la société marocaine». L'évaluation, mercredi à Rabat, de la politique migratoire du pays lancée depuis deux ans sur initiative royale telle qu'elle a été faite par Anis Birou est susceptible de servir d'exemple, voire inciter notre pays à fournir plus d'efforts en la matière. 68% des demandes régularisées Pour l'heure, le Maroc a, selon le ministre chargé des MRE et des affaires de la migration, régularisé la situation de 18.694 immigrés sur 27.643 demandes (soit 68% des demandeurs) et 577 réfugiés de nationalités différentes. Outre cette opération de régularisation, le pays veille à mettre à niveau le cadre législatif et réglementaire relatif à la migration. «Le ministre insiste sur le socle juridique», a lancé Driss El Yazami à propos de M. Birou lors du séminaire d'évaluation marqué également par la présence de Charki Draiss, ministre délégué auprès du ministre de l'intérieur, et Lahcen Daoudi, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres. L'intégration, un processus complexe «Accueillir l'autre est une opération complexe», a avancé le président du Conseil national des droits de l'Homme. «En tant que citoyens, cette intégration relève de notre responsabilité», enchaîne M. El Yazami. A cette responsabilité et solidarité, la représentante de l'organisation internationale pour les migrations à Rabat ajoute «la proactivité» afin de mieux gérer le phénomène migratoire. Bonne gouvernance La question de migration exige également une bonne gouvernance. A cet effet, une coopération rénovée demeure l'un des principes directeurs sur lesquels repose la stratégie nationale d'immigration et d'asile. Au Maroc, les domaines de coopération se sont élargis à travers, d'une part, la recherche de nouveaux mécanismes au niveau bilatéral avec les pays du Sud en initiant des projets de codéveloppement pour consolider la coopération Sud-Sud et, d'autre part, la négociation de dispositifs de partenariat au niveau multilatéral. Ceci étant, les efforts déployés jusqu'à présent sont quand même palpables. Cependant, il reste beaucoup à faire. M. Birou le reconnaît d'ailleurs. «Certes, le chemin parcouru en deux ans de mise en œuvre de cette politique peut paraître insuffisant, notamment par rapport à la complexité de la problématique et l'ampleur des difficultés qui s'opposent à notre jeune expérience, mais le bilan que nous en dressons est plus que prometteur», a-t-il conclu.