Le Maroc a mis en œuvre la nouvelle politique migratoire sur la base d'une approche participative ayant impliqué l'ensemble des acteurs et intervenants au niveau national, a affirmé, mercredi à Rabat, le ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration. : Intervenant à l'ouverture d'un séminaire national sur le thème "La nouvelle politique migratoire : deux ans après le lancement", destiné à faire le bilan de deux années de pratique, le ministre a estimé que cette nouvelle politique adoptée par le Maroc est "juste et efficace". "Nous n'avons pas d'autre choix que de réussir sur cette voie, car l'enjeu est l'Homme", a-t-il dit. La politique relative aux questions d'immigration et d'asile, lancée depuis deux ans sur Hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, a été caractérisée par ses dimensions "humanitaire et des droits humains", en ce sens qu'elle a rendu le sourire et ravivé l'espoir de dizaines de milliers de migrants en situation irrégulière, a ajouté le ministre, notant qu'au vu de ce qui se passe actuellement dans le monde, la gestion de la chose migratoire doit se faire dans un cadre collectif en prenant en compte l'aspect humain. Ces personnes, a-t-il dit, sont désormais en mesure de penser à demain et de faire des projets d'avenir. Pour sa part, le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami, a affirmé que le bilan de la nouvelle politique migratoire est "important", et ce à travers la régularisation de la situation des migrants et le lancement de la politique d'intégration. Le président du CNDH a, dans ce sens, plaidé pour le renforcement des efforts déployés à l'échelle nationale, en ce sens que l'opération d'intégration est "difficile et complexe", et requiert la participation de tous les intervenants: opérateurs publics et privés, société civile, médias, syndicats et organisations internationales. Responsabilité collective dans la gestion de la migration Le Maroc a agi de manière proactive et honoré ses obligations internationales ainsi que les dispositions de sa loi fondamentale qui prévoit l'égalité des droits entre les citoyens marocains et étrangers, a-t-il souligné. De son côté, le secrétaire général du ministère des affaires étrangères et de la coopération, Nasser Bourita, a relevé que la nouvelle politique migratoire est "inédite", et a insufflé une forte dynamique à la diplomatie marocaine en lui permettant de défendre son approche fondée sur la responsabilité collective dans la gestion de la migration. La nouvelle politique migratoire a été saluée par la communauté internationale, notamment les pays africains concernés par cette mesure, pour sa dimension humaine et ses orientations claires, ainsi que pour ses fondements solidaires, a affirmé M. Bourita, soulignant que le Maroc a adhéré, dans ce sens, à plusieurs instances internationales pour soutenir cette approche ce qui va permettre d'ériger le processus de Rabat entamé en 2004 en un espace incontournable du dialogue euro-méditerranéen sur la migration et le développement, outre le fait que le Royaume pourrait prétendre à la présidence du Forum international de la migration et du développement qui se tiendra en Allemagne en 2017 et 2018. Le Maroc pourrait, également, jouer un rôle primordial lors du sommet euro-africain sur la migration, prévu en octobre prochain à Malte, a-t-il ajouté. M. Bourita a, d'autre part, mis l'accent sur la nécessité d'une gouvernance et une approche internationales du dossier de la migration étant donné qu'il s'agit d'un dossier "global et urgent", en l'absence d'institutions ou d'instances internationales spécialisées, faisant observer que le Maroc place l'Afrique et la question migratoire au cœur de ses préoccupations. Un défi mondial nécessitant de nouvelles approches Le représentant de la délégation interministérielle aux droits de l'Homme, Abdelaziz Karaki, a quant à lui affirmé que le Maroc s'est engagé de façon proactive dans la lutte contre le phénomène migratoire qui représente aujourd'hui un défi mondial nécessitant de nouvelles approches incluant la dimension des droits de l'Homme. La délégation interministérielle s'est engagée dans un processus visant l'élaboration d'une politique marocaine propre en matière de migration ayant pour objectif à la fois de cerner ce phénomène et lutter contre la traite des êtres humains, a-t-il fait remarquer. Pour sa part, la chef de la mission de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Maroc, Anna Fonseca, a salué les efforts consentis par le Maroc, pour parer aux problèmes de la migration en tant que phénomène "complexe", notant qu'"avec cette volonté politique forte et affichée du Maroc depuis deux ans, on ne peut que réussir tous grâce aux principes de solidarité et de responsabilité". Les travaux de ce séminaire, dont la séance d'ouverture a été marquée par la présence du ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, Charki Draiss, le ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid et le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres, Lahcen Daoudi, se poursuivront par l'organisation d'ateliers thématiques axés sur l'intégration éducative et culturelle, l'intégration sociale et l'intégration économique.