La première remonte à peine à deux ans, quand il a été arrêté pour constitution d'une association de malfaiteurs et vol qualifié. Cette même cour l'avait condamné à un an de prison ferme après qu'il eut bénéficié des circonstances atténuantes. Mais cette fois-ci, il comparaît devant les mêmes juges pour un crime plus grave, celui d'un meurtre. «Je n'avais pas l'intention de le tuer», balbutie-t-il devant les juges, habitués à cette réponse que tous les mis en cause prononcent pour bénéficier des circonstances atténuantes. Cependant, le président de la Cour lui rappelle qu'il est poursuivi pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens et non pas pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner. Le président de la Cour lui explique que les enquêteurs de la police ont signalé dans le procès-verbal qu'il a planifié son crime avant de passer à l'acte. «Non, M. le président, je n'ai rien planifié», répond-il calmement. Le président lui précise que, selon le procès-verbal, il a décidé, la veille, de tuer son ami qui a partagé le même lit avec sa copine. «Oui, M. le président, il m'a trompé avec ma copine, mais je lui ai demandé juste de rompre sa relation avec elle. Cependant, il m'a provoqué en me disant qu'elle ne voulait plus de moi et qu'elle l'a choisi comme amant», affirme-t-il au président de la cour qu'il lui rétorque : «C'est donc pour cela que tu as décidé de le liquider ?». Le jeune repris de justice, âgé de vingt-neuf ans, célibataire et sans profession, dans une nouvelle tentative d'éviter une lourde peine, réitère à la Cour qu'il avait été provoqué par ce jeune, du même âge que lui, employé de son état, et qu'il n'a jamais pensé à le tuer. Si c'est le cas, «pourquoi tu étais armé d'un couteau ?», lui lance le président de la Cour. Le mis en cause se contente de répondre qu'il s'est habitué de le porter avec lui sans pour autant préciser la raison. Verdict : 20 ans de réclusion criminelle.