Après une relation amoureuse de neuf ans, un coiffeur a tué sa fiancée, une hôtesse de l'air, lorsqu'elle lui a confié avoir partagé le même lit avec un autre jeune homme. Un acte criminel qui lui a coûté 25 ans de réclusion criminelle. «Je ne me souviens de rien M. le juge. J'étais en état d'ébriété», a déclaré ce jeune coiffeur de vingt-huit ans devant les juges de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Salé. Un soûlard ne se souvient-il pas vraiment de ses actes ? Même s'ils sont mortels ? S'il ne se souvenait pas de ce qu'il avait commis pourquoi a-t-il pris la fuite ? En fait, ce jeune coiffeur est poursuivi pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens sur la personne d'une hôtesse de l'air doublé de vol qualifié. Un double crime qui coûte, selon le code pénal, la peine de mort. «Nous entretenions une relation amoureuse de plus de neuf ans», a affirmé ce jeune coiffeur. En fait, tout le monde, au sein de leurs familles, était au courant de leur relation amoureuse qui remonte à 2000. Personne ne la contestait. Au contraire, tout le monde souhaitait qu'ils soient le plus tôt possible sous le même toit et qu'ils fondent un foyer conjugal. Mais, malheureusement, l'emploi de la fille qui passait tout son temps au ciel et d'un pays à l'autre les empêchait de réaliser le plus tôt possible ce rêve. Seulement ce rêve ne sera jamais réalisé. Puisque l'hôtesse de l'air a été retrouvée, le 4 janvier 2009, dans la garçonnière de son bien-aimé, le coiffeur, corps sans âme. Son père a affirmé aux enquêteurs qui se sont dépêchés sur la garçonnière que sa fille n'est arrivée au Maroc que le 2 janvier avant d'aller rejoindre le lendemain son fiancé, le coiffeur. Selon le procès-verbal de la police judiciaire, le mis en cause a avoué, après son arrestation, qu'ils avaient passé la nuit en se soûlant et en couchant ensemble. Il a précisé que l'hôtesse de l'air lui avait confié avoir partagé le même lit avec un jeune homme lorsqu'elle était en France. Il lui a reproché de l'avoir trompé. Le lendemain, 3 janvier, il a décidé de se venger en la tuant. «Elle m'a confirmé, le lendemain, avoir couché avec un jeune homme en France. Je croyais qu'elle m'a confié ce secret pour mettre fin à notre relation. Alors, j'ai décidé de me venger», a-t-il affirmé aux enquêteurs lors de son interrogatoire. Le coiffeur a dissimulé un couteau sous le fauteuil installé à la chambre à coucher. Quand elle s'est approchée de lui pour l'embrasser pendant qu'ils s'asseyaient sur le fauteuil, il est arrivé à saisir le couteau et lui asséner des coups au niveau de ses épaules. Après, il l'a égorgée. Il a fouillé son sac à main et lui a subtilisé une somme de 12 mille dirhams, sa carte d'identité nationale, son passeport et son téléphone portable. Aussitôt, il a quitté Rabat à destination d'Essaouira, puis à Casablanca avant de retourner à Essaouira, où il a été arrêté pour être traduit en justice. «M. le président, si je l'ai tuée sans avoir l'intention, je ne lui ai rien subtilisé», s'est-il disculpé du vol qualifié. Cependant, ses déclarations consignées dans le procès-verbal ont confirmé qu'il l'a commis. C'est pourquoi le président de la Cour l'a interrogé : «Si tu ne te souvenais de rien, comment tu te rappelles que tu n'as rien subtilisé ? ». Une question piège qui a mis le mis en cause dans l'embarras. Convaincue qu'il est coupable, la Cour qui l'a fait bénéficier de circonstances atténuantes, l'a condamné à 25 ans de réclusion criminelle.