Le coup d'envoi de la première édition du festival des musiques du désert a été donné jeudi 18 septembre. Un festival au concept très original et qui se poursuit jusqu'au 21 du même mois. De quoi enchanter les visiteurs d'une région aux charmes irrésistibles. La musique du désert a désormais son chef-lieu. Et c'est sur Merzouga que le choix des organisateurs a été fait. Une petite ville aux charmes indescriptibles, un festival qui ne manquera pas de drainer les innombrables amateurs aussi bien de la région que de la musique. Consacrée aux musiques et chants des pays possédant des étendues de désert, cette première édition devait normalement se tenir en mai dernier. Reportée à cause des événements terroristes qui ont eu lieu le 16 de ce mois, elle n'en promet pas moins des spectacles à couper le souffle. Même si le festival en est à sa première expérience, Leila Layachi, présidente de l'association Maroc Pluriel qui organise l'événement, avait déclaré à ALM que c'est plutôt un atout pour cette manifestation. « Je ne considère pas comme un handicap le fait que nous soyons à notre premier événement. Bien au contraire, nous entamons les activités avec beaucoup d'entrain. Une manifestation qui en est à sa première édition est empreinte de l'énergie des personnes qui veillent sur son organisation », nous avait-elle précisé. Un nouveau concept, un nouvel esprit mais aussi une nouvelle façon de mener à bien ce projet. Et pour cause, plusieurs personnes travaillent pour la réussite de ce festival…à titre volontariste. A commencer par William Perkins qui a mis de côté ses occupations habituelles pour se consacrer à cet événement. Idem pour Zone Bleue et Pragma, les deux agences de communications qui s'occupent de sa promotion. Deux sites de choix ont été choisis pour abriter les concerts qui ont lieu dans le cadre du festival. Il s'agit de ksar Al Fida, fondé par le sultan Moulay Ismaël. Un site dont la restauration vient d'être achevée et qui accueillera la plupart des spectacles prévus. « Le déclic s'est immédiatement opéré ! Parce qu'avec toute notre bonne volonté, il fallait un site phare pour abriter les concerts et servir d'emblème à l'événement. Nous ne pouvions pas mieux espérer que cet édifice qui est tout à fait approprié dans les tons et l'architecture à la manifestation », explique la présidente de Maroc Pluriel. L'autre site est les dunes de Merzouga, qui sont les plus hautes dans tout le Sahara. Une scène et un bivouac seront dressés dans ces dunes pour «permettre une nuit de rêve et de magie. Une nuit qui s'achèvera avec le lever du soleil», ajoute Mme Layachi. Malgré tout l'effort consenti pour sa réussite, le festival des musiques du désert, doté d'un budget de 2, 5 millions DH, n'affiche pas de grandes ambitions pour cette première édition. Les organisateurs tablent sur 500 visiteurs. Les hôtels d'Erfoud ne permettent pas d'accueillir un plus grand nombre de personne. La raison n'est autre que le manque d'infrastructures d'accueil et d'hébergement dans la région. Le développement de la région figure justement parmi les priorités de ce festival. Pour Leila Layachi, « l'impact économique de l'événement sur Rissani et Merzouga me tient particulièrement à cœur. Personnellement, je me préoccupe de désenclaver cette région. Elle ne doit pas rester cachée ou inaccessible. Les touristes marocains et étrangers y découvriront des décors de rêve. Je pense que les passionnés du désert, soucieux de conserver ses richesses écologiques, devraient se rassurer. Le désert incline au respect ». En attendant de pouvoir assister à une « renaissance » de cette région, il reste la musique, à consommer sans modération. La programmation artistique a été confiée au musicien Abderrahim Saher. Des groupes aussi bien marocains qu'appartenant à plusieurs pays d'Afrique (Algérie, Niger, Tunisie et Mali) sont de la partie. Du Maroc, Guedra Bab Sahra, Haoura Amezmz ou Badr El Ouarzazi. Sans oublier des musiciens de la world music, comme l'excellent pianiste non-voyant Jean-Philippe Rykiel, un grand habitué du festival gnaoua d'Essaouira. De quoi procurer plus d'une émotion aux rares privilégiés qui sont d'ores et déjà emportés par des dunes d'une beauté rare et un coucher de soleil dont on ne se remet jamais.