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Chômage : Le péril jeune
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 17 - 06 - 2004

Une manifestation de quelque 600 militants de l'Union des groupes des cadres supérieurs au chômage (UGCSC) a été violemment dispersée, la semaine dernière à Rabat par les forces de l'ordre. Une action justifiée, selon les autorités locales, par le fait que la marche n'était pas autorisée. Les pouvoirs publics, qui ont longtemps abreuvé les candidats à l'emploi de fausses promesses, sont appelés à tenir un langage de vérité aux diplômés-chômeurs. à savoir que la fonction publique est saturée et qu'il leur faut s'adresser au privé pour dénicher une situation professionnelle.
Les forces de l'ordre sont intervenues, la semaine dernière à Rabat, pour disperser une marche organisée par les militants de l'Union des groupes des cadres supérieurs au chômage (UGCSC). Durant trois jours, du mercredi 9 au vendredi 11 juin, les quelque 600 diplômés-chômeurs qui avaient rendez-vous en plein centre-ville de Rabat ont été dispersés avec des rafales de coups de triques et d'insultes.
Tout avait commencé la veille, le mardi 8 juin. Constatant que le dialogue entamé avec les autorités n'avançait pas d'un iota, l'Union des groupes des cadres supérieurs au chômage (UGCSC) a décidé d'organiser une énième marche et un énième sit-in de protestation pour faire entendre sa voix au gouvernement et à l'opinion publique. «Notre interlocuteur n'était autre que le conseiller du Premier ministre Driss Jettou, chargé des Affaires sociales, Driss Guerraoui», affirme Mohamed El Hilali, chargé de la communication à l'UGCSC. Les cadres supérieurs au chômage dont une large majorité avait reçu la promesse de l'Etat, preuve à l'appui, d'avoir un poste dans la Fonction publique avant la fin février 2003, avaient décidé d'organiser un sit-in devant la gare de Rabat-ville avant d'entamer une marche vers Bab Soufaraâ. Il est à signaler que cette porte est l'entrée officielle pour accéder au Méchouar. Les autorités ne pouvaient pas permettre qu'une manifestation puisse avoir lieu dans l'enceinte du Palais royal. Toutefois, les manifestants ont une autre explication du choix de la destination finale de leur marche. "Concernant le choix de cet endroit, une précision importante mérite d'être faite", souligne El Hilali précisant que Bab Soufaraâ est certes le lieu où se trouve le Palais royal, mais également la Primature. "Le choix de cette porte est une manière d'interpeller Driss Jettou qui a chargé l'un des conseillers de dialoguer avec nous, et ce depuis presque deux ans", affirme El Hilali. Le responsable de la communication à l'UGCSC dément ainsi l'intention de son mouvement de manifester contre la Monarchie. "Nous n'avons jamais remis en question notre attachement à la Monarchie marocaine", assure Hilali.
En tous les cas, les autorités locales n'avaient pas le choix et il est tout à fait compréhensible qu'elles aient dû recourir à la force pour empêcher les manifestants d'arriver à leur destination. Ainsi, dès que les diplômés-chômeurs avaient commencé à se regrouper devant la mosquée Sounna, non loin de la gare Rabat-ville, qu'une extraordinaire mobilisation des forces de l'ordre s'était mise en marche. Des dizaines de camions de la Compagnie mobile d'intervention (CMI) et des Forces auxiliaires s'étaient postés tout autour de la zone de la manifestation prêts à intervenir à tout moment. Pour les autorités locales, la décision d'intervenir était aussi dictée par des raisons humanitaires, affirme-t-on de source informée. En fait, une quinzaine de diplômés-chômeurs dont une fille avaient décidé de s'immoler par le feu.
De son côté, El Hilali assure que les organisateurs n'étaient absolument pas au courant de l'intention de ces manifestants de mettre un terme à leur vie. "Une panique totale et une hystérie générale se sont installées", affirme-t-il. En effet, les quinze suicidaires ont été empêchés de passer à l'acte.
À ce propos, les responsables de l'UGCSC affirment avoir prévenu, à maintes reprises, Driss Guerraoui que l'insensibilité des autorités pourrait pousser certains militants à commettre l'irréparable. En tous les cas, les forces de l'ordre sont intervenues contre les manifestants durant les deux jours suivants avec la même fermeté. Le jeudi 10 juin, les diplômés-chômeurs ont tenu à organiser une autre marche. Ils ont été encerclés dans la Maison de la Culture, en face du théâtre Mohammed V avant d'être dispersés à coups de matraque, précise El Hilali. Le même scénario s'est d'ailleurs répété vendredi. "Les forces de l'ordre nous ont couru après jusque dans les ruelles de la Souika", raconte El Hilali. "Trois militants ont été arrêtés et conduits vers le poste de police où ils ont été sérieusement maltraités", rajoute-t-il. Résultat de ces trois jours, selon l'UGCSC : des dizaines de blessés, une fausse-couche pour une militante, des dizaines de dépressions nerveuses, et des affaires personnelles confisquées.
En somme, il ne s'agit pas de la première fois que les forces de l'ordre interviennent pour disperser une marche ou un sit-in des diplômés-chômeurs. Durant la dernière décennie, on a assisté des dizaines de fois à des scènes aussi désolantes. Il est donc temps que le gouvernement ait le courage de reconnaître une réalité aussi évidente que celle de l'incapacité de la Fonction publique de résorber le chômage des diplômés et d'éviter de les faire miroiter en leur faisant de fausses promesses les coulisses de la Primature.
• Abdelmohsin El Hassouni et Omar Dahbi


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