Il fallait presque s'y attendre. L'Union marocaine du travail (UMT) n'est pas prête à lâcher la vapeur, alors que l'on soupçonnait une période de trêve après son boycott- et elle n'est pas la seule ! – d'une réunion entre gouvernement et centrales syndicales autour de la réforme des régimes de retraite. Fin de semaine et pour faire encore pression sur l'équipe Benkirane, l'USF, le bras syndical de l'UMT chez les fonctionnaires, n'a pas trouvé mieux que d'inviter les retraités de l'administration publique à un sit-in le 3 janvier devant le ministère de la fonction publique que dirige le Haraki Mohamed Moubdii. Ce dernier, à peine installé (octobre dernier), aura désormais affaire au premier syndicat représentatif et le plus important, par le nombre, à l'intérieur de l'administration publique. D'ailleurs, l'invitation au sit-in, annoncée par l'Union syndicale des fonctionnaires, concerne l'ensemble des retraités de la fonction publique, tous secteurs confondus. Quid des revendications ? Une révision à la hausse des pensions de retraite sur fond de réforme de la Caisse marocaine des retraites (CMR) et du Régime collectif des allocations de retraite (RCAR), dédié depuis 1977 au personnel des établissements publics, aux journaliers et aux contractuels de l'Etat et des collectivités locales. A noter toutefois que c'est le deuxième appel émis en moins d'une semaine par l'USF. Un premier le 17 décembre dernier, et un second le 21 décembre, émanant directement du «courant démocratique» qui tient toujours tête au secrétaire général de l'UMT, Miloudi Moukharik. Autre fait et pas des moindres, le secrétariat national de l'UMT est majoritairement composé de retraités. En effet, lors du 10ème congrès de l'UMT en décembre 2010, les élections avaient, après le vote des 163 membres de la commission administrative, abouti à une mainmise de 8 retraités sur la structure dirigeante qui compte jusqu'à aujourd'hui 15 membres, dont Moukharik, un ancien de l'OFPPT.