«Nous avons catégoriquement rejeté le scénario prévu par le gouvernement». Les propos émanent du secrétaire général de l'Union marocaine du travail, Miloudi Moukharik. Joint au téléphone à la sortie de la réunion de la commission nationale pour la réforme des caisses de retraite tenue hier à Rabat, Moukharik a affirmé à ALM que les syndicats veulent aller de l'avant pour sauver la CMR (Caisse marocaine de retraite) mais que toute réforme ne doit pas se faire au détriment des fonctionnaires. «M. le chef de gouvernement a exposé devant nous les scénarii de réforme paramétrique pour la CMR qui sont désormais connus de tous, à savoir le rallongement de l'âge de départ à la retraite, le calcul de la pension sur une moyenne des huit dernières années et la révision du taux de cotisation. De notre côté, nous nous opposons toujours à ce que la responsabilité de l'état actuel du régime civil au sein de la CMR soit portée par les fonctionnaires. Ces derniers n'ont d'ailleurs jamais failli à leurs engagements puisque les cotisations leur ont été toujours retenues à la source», explique le SG de l'UMT. Et de poursuivre : «Nous demandons de notre côté à ce que le rallongement de l'âge du départ à la retraite soit facultatif tout en refusant que la pension de retraite ne soit minorée. Enfin, si les cotisations doivent être revues, nous voulons l'application de la règle deux tiers pour l'Etat employeur et un tiers pour les fonctionnaires. De toutes les manières, la réforme ne peut être discutée en dehors du dialogue social dans le cadre d'un package qui peut prévoir par exemple une baisse de l'IR». La réunion de la commission nationale s'est donc terminée sans que les deux parties, à savoir le gouvernement et les syndicats, ne parviennent à un accord. Il a été cependant convenu que les centrales syndicales envoient au chef de gouvernement un mémorandum avec leurs propositions dans un délai d'un mois. A noter enfin que la réunion a connu la participation du ministre de l'économie et des finances, le ministre de l'emploi et des affaires sociales et le ministre délégué chargé de la fonction publique et la modernisation de l'administration.