Cette grand-messe régionale de la centrale syndicale, qui coïncide avec la commémoration du 61ème anniversaire de l'assassinat du leader syndicaliste tunisien Farhat Hachad et la célébration du 24ème anniversaire de la création de l'Union syndicale des travailleurs du Maghreb arabe (USTMA), s'est tenue durant ce week-end dans la ville du détroit, avec la présence remarquée du secrétaire général de l'Union marocaine du travail Miloudi Moukharik. En interne, cette présence de l'héritier de Mahjoub Benseddik à la tête de la centrale est perçue comme un appui inconditionné aux instances dirigeantes de la section tangéroise, alors que des voix s'élèvent aujourd'hui pour dénoncer «les irrégularités qui entachent l'encadrement des adhérents, notamment lors de la préparation de ce 11ème congrès». La commission préparatoire aurait en effet «sciemment cherché à occulter des données» sur le nombre exact des congressistes par secteur. Derrière ce scénario, un seul nom revient, celui de l'actuel secrétaire régional de l'UMT, un retraité qui tient les rênes de la section tangéroise depuis 1997. Les mêmes voix assurent que le tour de table de la commission administrative de l'UMT-Tanger n'a plus été rafraîchi depuis 16 ans, puisque le nombre des membres de ladite commission est passé de 103 en 1997 à quelque 52 à la veille de la préparation de ce 11ème congrès. Samedi, lors de son allocution devant le parterre des congressistes tangérois, Miloudi Moukharik n'a pourtant pas fait la moindre allusion à ce cafouillage dénoncé. Dans une esquisse pour chauffer les troupes, il s'est contenté de déclarer, selon la MAP, que l'UMT est «disposée à s'organiser et à se mobiliser davantage afin de corriger la situation économique et sociale et faire face à la pauvreté, à l'exclusion et aux inégalités sociales en vue de concrétiser la cohésion sociale et la stabilité». Moukharik, dont la centrale a boycotté la semaine dernière une rencontre avec le gouvernement et le patronat sur la réforme des régimes de retraite, a plaidé pour un «véritable dialogue entre le gouvernement et les centrales syndicales au sujet de dossiers spécifiques à objectifs déterminés qui aboutiront à des obligations engageant toutes les parties». Puis, depuis Tanger, Moukharik a invité, autant le gouvernement que les autres acteurs sociaux, à la tenue d'un colloque national sur la Caisse de compensation et à la mise en œuvre des engagements de l'Exécutif relatifs à l'accord du 26 avril 2011.