Droit de réponse. Suite à la publication dans notre édition du 30 avril 2002 d'un article sur les minoteries, le ministre de l'Economie sociale, des PME et de l'Artisanat, Ahmed Lahlimi Alami, considérant que l'article en question ne reflète pas la réalité des choses, apporte des informations complémentaires relatives au sujet abordé. Le secteur de la minoterie industrielle de blé tendre est régi par la loi 12-94 sur l'ONICL et le marché des céréales et des légumineuses. Ce secteur a connu ces dernières années un développement important, portant le nombre des minoteries installées à 107 unités contre 90 unités en 1996, soit une capacité totale d'écrasement actuelle de l'ordre de 57 millions de quintaux par an. Ce développement, surtout concentré sur l'axe Kénitra-El Jadida, n'était pas dicté par les besoins du marché car la capacité utilisé actuellement ne dépasse guère 58 % de la capacité totale installées, ce qui pousse aujourd'hui les minotiers à s'interroger sur le devenir du secteur. La production actuelle des farines de blé tendre est de l'ordre de 27 millions de quintaux par an dont 17 millions de quintaux de farines libres (63%) et 10 millions de quintaux de farine subventionnée (37%) destinée aux populations démunies. Les modalités de répartition, de fabrication et de livraison de la farine subventionnée sont régies par la circulaire interministérielle n°6 du 15 juin 2001 qui est entrée en vigueur à compter du 1er juillet 2001. Cette nouvelle circulaire, qui a remplacé celle de 1996, a été élaborée avec la participation de la Fédération nationale de la minoterie, représentant légal de la profession conformément à la loi 12-94 sus-citée, et avait pour objectifs de remédier aux dysfonctionnements que connaissait le secteur de la farine subventionnée. Cette nouvelle circulaire a institué un comité technique regroupant les départements concernés et la Fédération nationale de la minoterie chargée de l'élaboration du plan de fabrication de la farine subventionnée et de la répartition du contingent de cette farine entre les centres de fabrication et entre les minoteries selon des critères et une formule de répartition. Elle a aussi défini les conditions d'intégration des unités nouvellement créées. Ces nouvelles dispositions ont permis, aux nouvelles minoteries de bénéficier immédiatement de dotations de fabrication de farine subventionnée et ce à partir du semestre qui suit celui de leur entrée en activité. En effet, après l'opération de répartition de la production des farines subventionnée par centre de fabrication, le comité technique calcule le taux d'utilisation de la capacité d'écrasement des minoteries de chacun de ces centres. Ce taux est ensuite appliqué à la capacité de production des minoteries nouvelles pour la détermination de leur dotation de farine subventionnée au sein du centre de fabrication concerné. Cette approche est utilisée du fait que les minoteries nouvelles ne disposent pas encore de données sur les écrasements réels par exercice. Par ailleurs, l'introduction du critère de répartition basé sur les écrasements réels des minoteries, toutes farines confondues, vise à inciter ces dernières à produire et à commercialiser aussi les farines libres au lieu de se limiter seulement à la fabrication de la farine subventionnée. Pour ce qui est de la région des Doukkala, il y a lieu de signaler que l'intégration des deux nouvelles minoteries, à partir du 2ème semestre 2001, en plus des deux anciennes, s'est traduite par la réduction relative des contingents de farine subventionnée des minoteries de ce centre de fabrication du fait que les dotations de ce centre n'ont pas connu de modifications. Enfin, les difficultés financières que pourraient connaître certaines nouvelles minoteries, ne résulteraient pas essentiellement du quota de farine subventionnée, mais relèveraient plutôt, du surdimensionnement des unités qui grève les charges d'exploitation et le prix de revient, de la qualité des farines produites qui est étroitement corrélée à la maîtrise du process de fabrication et des délais de mise en place des réseaux de distribution. • Ahmed Lahlimi