Les plaignants veulent mettre en accusation les banques concernées par le scandale Enron pour récupérer une part importante de leurs pertes. La retentissante faillite du courtier en énergie américain Enron n'a pas fini d'avoir des conséquences pour la sphère financière, outre-Atlantique. Après les dépôts de plaintes, qui mettaient en cause l'entreprise Enron, ses dirigeants et son auditeur américain Andersen, c'est au tour de divers établissements financiers d'être montrés du doigt. Outre les pertes enregistrées au niveau de leur engagement financier au profit de l'entreprise, ceux-ci pourraient donc faire les frais de leur manque de clairvoyance dans le dossier. En effet, les recteurs de l'Université de Californie, chef de file dans la procédure en cours (qui regroupe une cinquantaine de plaignants), ont décidé hier d'élargir le champ d'application de leurs poursuites, en y incluant neuf banques d'investissement et deux cabinets d'avocats, selon Bloomberg. Les neuf banques (JP Morgan Chase, Citigroup, Merrill Lynch, Credit Suisse First Boston, Canadian Imperial Bank of Commerce, Bank of America, Barclays Bank, Deutsche Bank et Lehman Brothers) et les deux cabinets visés (Vinson & Elkins et Kirkland & Ellis) sont soupçonnés par les plaignants d'avoir contribué à cacher l'état réel des finances d'Enron, notamment en permettant des montages qui ont masqué son colossal endettement. Ces opérations réalisées par les banques d'affaires et leurs cabinets d'avocats auraient ainsi permis au cours d'Enron de grimper artificiellement, trompant les actionnaires qui ont acheté des titres du courtier en énergie. Alors que dans le même temps, les établissements financiers considérés percevaient des milliards de dollars de commissions, souligne la plainte. La mise en cause de ces intermédiaires par l'Université de Californie (qui a perdu quelque 150 millions de dollars avec la chute d'Enron) devrait permettre l'extension des responsabilités et donc, espèrent les plaignants, l'accroissement des chances de récupérer une partie des pertes liées à la faillite. Cependant, les principaux dirigeants du courtier et les bureaux américains d'Andersen, mis en cause en octobre dernier, ne devraient pas suffire à dédommager les plaignants au niveau qu'ils le souhaitent.