Le cabinet Anderson aurait été avisé que les accusations retenues contre lui pourraient être rendues publiques dès le début de la semaine prochaine. Enième épisode du feuilleton Enron. Cette fois-ci, et selon une information communiquée par le New York Times du samedi, le département de la Justice américain se prépare à inculper dans les prochains jours le cabinet d'audit financier Arthur Andersen, soupçonné d'avoir caché les malversations comptables qui ont mené le courtier en énergie Enron à la faillite. Une actualité qui intervient quelques jours seulement après la déclaration de George W. Bush où il a rendu public un plan contenant plusieurs mesures destinées à durcir le code de conduite des patrons américains. Il a veillé à écarter toute forme de « judiciarisation » de la vie des affaires, préférant ainsi miser sur le renforcement des pouvoirs de contrôle de la Securities and Exchange Commission (SEC), sur la création d'un conseil de surveillance des commissaires aux comptes et l'amélioration de l'information des actionnaires. Dans l'affaire Enron, c'est d'une autre paire de manche qu'il s'agit. Ainsi, selon New York Times, le cabinet Anderson aurait été avisé que les accusations retenues contre lui pourraient être rendues publiques dès le début de la semaine prochaine. Des négociations, toujours selon le journal new yorkais, ont démarré pour résoudre les poursuites pénales. Et d'ajouter, qu'il se pourrait qu'Andersen soit inculpé dans les prochains jours, à moins que l'inculpation n'ait déjà été prononcée sous le sceau du secret. Andersen a déjà reconnu que ses employés avaient détruit sciemment des milliers de documents concernant les comptes d'Enron alors que les autorités fédérales avaient indiqué qu'elles enquêtaient sur cette affaire. La firme a licencié dès janvier l'un de ses cadres, le chef comptable chargé du dossier Enron David Duncan, accusé d'avoir ordonné la destruction de documents. D'après le quotidien, M. Duncan a depuis lors été en contact avec les procureurs. La semaine dernière le PDG d'Andersen France, Aldo Cardoso avait déclaré que le cabinet américain menait "vraisemblablement" des discussions pour mettre fin aux poursuites engagées contre lui. Arthur Andersen aurait proposé de payer une somme record de 750 millions de dollars pour tenter de mettre fin aux poursuites judiciaires des actionnaires, selon leurs avocats cités par le New York Times.