L'une des défaillances majeures dévoilée par l'affaire Enron touche directement la chaîne de l'information financière. Le cabinet Andersen a certifié des comptes manifestement falsifiés afin de préserver ses activités de conseil auprès d'Enron. La règle générale veut que l'audit est censé apporter davantage de transparence à l'activité d'une entreprise. Parfois, c'est loin d'être le cas. Et pour preuve, l'affaire Enron. Andersen, le groupe d'audit, est accusé d'avoir détruit des documents (courriers, e-mails, notes) liés à l'audit des comptes du géant texan de l'énergie. Le 2 décembre 2001, Enron se déclarait en faillite et allait entraîner dans son sillage une profonde remise en cause du mode de fonctionnement du capitalisme anglo-saxon. Très vite, il est apparu que les règles élémentaires du gouvernement d'entreprise avaient été détournées au profit de quelques dirigeants. Parmi les nombreuses causes de la faillite d'Enron, plusieurs relèvent des malversations classiques autour d'une entreprise. De nombreuses dépenses ont par exemple été enregistrées comme des investissements afin de réduire les pertes et certains actifs ont été réévalués artificiellement. L'autre défaillance majeure mise en exergue par l'affaire Enron est celle de l'ensemble de la chaîne de l'information financière. En effet, le cabinet Andersen a certifié des comptes manifestement falsifiés afin de préserver ses activités de conseil auprès d'Enron. Cette confusion des genres lui a valu une condamnation judiciaire qui s'est soldée par la disparition du cabinet. La fin d'Andersen souligne le conflit d'intérêt qui empêche de concilier audit et conseil au sein d‘une même entité. La multiplication des scandales financiers dans le sillage de l'affaire Enron a conduit une commission du Sénat américain à voter un projet de loi durcissant la supervision de l'audit comptable pour assurer la probité des comptes des entreprises et restaurer la confiance des investisseurs.