La direction d'Arthur Andersen s'est rangée vendredi derrière le plan de sauvetage proposé par l'ancien patron de la Réserve fédérale Paul Volcker. Le plan, qui prévoit un recentrage d'Andersen USA sur l'audit comptable et la cession de ses activités de conseil, a été approuvé jeudi par les associés américains du cabinet. Son succès reste toutefois suspendu à la levée des poursuites engagées par la justice américaine Dès vendredi, deux responsables d'Andersen, C.E. Andrews et Lawrence Rieger, nouvellement désignés pour superviser le processus de transition sur la base du "plan Volcker", sont apparus devant la presse aux côtés de Paul Volcker. "Nous saluons le défi. C'est un nouveau chapitre, un jour nouveau pour la compagnie (..) Un nombre énorme de clients nous sont restés fidèles. Ils seront la base" de ce renouveau, a déclaré C.E Andrews. En se séparant du conseil, soit environ la moitié de ses activités, Andersen USA va revenir à ses racines, celle de l'audit, a ajouté Lawrence Rieger, qui revendique à lui seul 29 années d'expérence au sein de la compagnie. "La situation est très difficile mais je pense que nous progressons", a commenté de son côté Paul Volcker en se félicitant du soutien apporté par les associés. "De toute évidence, la firme sera plus petite (..) Nous avons toutes les raisons de croire que cette compagnie est viable", a-t-il poursuivi. L'avenir d'Andersen, cinquième cabinet d'audit mondial, est gravement menacé par le scandale entourant la faillite du courtier en énergie américain Enron. Andersen, qui était chargé de vérifier les comptes d'Enron, est accusé d'avoir détruit "des tonnes de documents" relatifs au groupe alors que les autorités avaient ouvert une enquête sur ce scandale. Le cabinet a été inculpé le 14 mars d'entrave à la justice et risque de disparaître aux Etats-Unis s'il est condamné, sans compter les multiples demandes de dommages-intérêts auxquelles il doit faire face devant les tribunaux. La crise de confiance qui entoure le cabinet depuis les révélations de l'affaire Enron s'est déjà traduite par une hémorragie de gros clients américains cotés en bourse, de la compagnie Delta Air Lines au groupe pharmaceutique Merck. Hors des Etats-Unis, le réseau mondial Andersen négocie un rapprochement avec un autre grand de l'audit, KPMG. Certains membres du réseau ont toutefois préféré rejoindre de leur propre chef d'autres groupes concurrents, comme PricewaterhouseCoopers.