Chery, Great Wall, Byd, Changhe… autant de nouveaux labels qui se sont introduits (et non pas déversés) sur le marché marocain il y a moins d'un an. Des marques venues droit de l'Empire du Milieu, avec comme principal argument : leurs prix très compétitifs. Et des chinoises, on en trouve autant du côté des voitures de tourisme, que dans le segment des utilitaires légers. Dans la foulée, c'est la gamme Chery qui s'est fait le plus remarquée en 2007. D'abord, parce qu'elle existait déjà dans le «Google cérébral» du consommateur marocain et ce, grâce à sa citadine, la QQ (prononcez «quiou-quiou»). Ensuite, parce que justement cette même QQ est affichée à 76.000 DH, soit l'un des tarifs les plus bas du marché. A elle seule, la QQ aura sensiblement dopé les ventes de Bavaria Motors (groupe Univers Motors), celui-là même qui importe la marque Seat. Il est même surprenant de voir qu'en moins d'un an, les 750 ventes réalisées en 2007 par les voitures de Chery ont dépassé celles du label espagnol (671 unités) ! Chery aura ainsi fait de bons débuts dans le Royaume et ce, malgré quelques difficultés au départ (image de marque à travailler, réseau de distribution insuffisant, carence en après-vente…). Autres labels chinois disponibles au Maroc, ceux importés par Madiva filiale du Groupe Bernard Hayot. Il y a eu d'abord les 4×4 Landwind, puis ceux de Great Wall et plus récemment l'entrée en scène des berlines de Byd (prononcez Bi-waye-di). Les premiers ont totalisé près de 75 ventes sur leur gamme (VP), alors que la quarantaine de F3 de la marque Byd se sont vendues en trois mois seulement, soit le dernier trimestre 2007. La F3, c'est cette berline au rapport prix-équipement-prestations imbattables. Car, pour 125.000 DH (TTC) – seulement –, cette compacte au grand coffre (plus de 500 litres de volume) et à moteur 1.6 l de 100 chevaux (9 CV fiscaux), offre notamment la climatisation, les 4 lève-vitres électriques, des jantes en aluminium ou encore, l'alarme anti-vol. Pour les mêmes caractéristiques chez la concurrence européenne ou japonaise, il faut prévoir un surcoût d'environ 55%. Quant au Hover, le 4×4 de Great Wall, il aura tout de même plus d'une cinquantaine d'acheteurs, alors qu'il n'a pu bénéficier de sa version Diesel qu'en milieu d'année (2007). C'est dire tout le potentiel de ces marques dans un marché marocain appelé à encore évoluer à court terme. A cela, on devrait également prendre en compte les ventes réalisées par les véhicules utilitaires légers (VUL) des différentes marques chinoises présentes au Maroc (Chana, Changhe, Faw, Great Wall, Hafei, Jac, Yangzi et Yuejin) et qui se sont arrêtées à exactement 1.066 unités. Sur les 10.382 VUL importés, cela représente tout de même quelque chose comme 10% de parts de marché. Pour autant, la déferlante automobile chinoise au Maroc n'est pas pour demain. En tout cas pas dans sa conception «dévastatrice».