Né le 20 juillet 1947 dans le village mexicain d'Autlan de Navarro, entre la grande Amérique du Nord et celle, populaire et tourmentée, du Sud, Carlos Santana porte en lui la fusion de deux mondes musicaux : le rock and roll, qu'il découvrira à l'aube de ses 10 ans en vibrant sur les Bill Haley, B.B. King ou Presley, et la musique latino, celle du sang, celle aussi que lui enseigne son père, violoniste mariachi, dès ses premières années. A 5 ans, il possède déjà les bases de la musique. En 1955, lorsque sa famille emménage à Tijuana, Carlos découvre la guitare. En pleine explosion du rock, celle-ci vaut bien le sacrifice de son violon! Pendant plusieurs années, seul ou en groupe, l'adolescent perfectionne son art et peaufine un son unique qui fera son succès et sa particularité. A l'âge de 14 ans, il découvre la ville de San Francisco. La métropole lui apparaît comme un univers grandiose, au sein duquel il peut exposer son talent. Le Santana Blues Band naît en 1966 de cette passion pour la musique et la scène. Pendant deux ans, le jeune groupe va écumer les boîtes et les festivals, faisant parler de son style nouveau et de ce fabuleux guitariste aux doigts d'or. En 1969, le groupe Santana Blues Band devient Santana et se produit au festival de Woodstock aux côtés de Jimi Hendrix et d'autres stars. Devant des milliers de gens, le musicien fait un triomphe avec «Soul Sacrifice». Un grand artiste est né ce 16 août 1969 au cours de ce festival mythique. En adéquation avec l'esprit Hippie des années 70, les messages de Santana réunissent les fans par millions: paix, amour, solidarité et compassion font partie des idées majeures du Mexicain, somptueusement mises en musique. Trois albums se succèdent : «Santana», «Abraxas», puis «3» qui sont de pures merveilles. Au cours des années 70 et 80, Carlos Santana alterne l'enregistrement d'albums avec son groupe et des collaborations solos avec des musiciens comme John McLaughlin, Jimmie Vaughan, Herbie Hancock, Wayne Shorter ou Ron Carter. Le titre «Europa», sorti en 1976, reste une pièce majeure de son oeuvre. Les ventes explosent, les disques se succèdent, tous d'or ou de platine. Un parcours sans faute qui se veut exemplaire tant l'ampleur de son succès ne se démentira jamais. «Black Magic Women», «Europa, She's Not There», «Mandela, Jingo», ou « Persuasion», jalonnent la longue carrière du musicien, considéré par certains comme le plus grand guitariste du monde, surclassant les Hendrix, Clapton ou The Edge. Après une tournée européenne avec Bob Dylan en 1985, Carlos Santana livre en 1987 un album solo,«Blues for Salvador», qui lui vaut le titre de meilleure performance instrumentale rock aux Grammy Awards et démontre son engagement auprès de causes humanitaires. Carlos Santana enchaîne tout au long des années 90 tournées, festivals et concerts de bienfaisance. En 1999, son album «Supernatural» cartonne et confirme son statut de «Guitar heroe». Son doigté subtil est reconnaissable entre tous. La finesse de sa musique et l'intransigeance dont il fait preuve sont payantes. Les albums vont ainsi se succéder à un rythme soutenu pendant trente années, sans sombrer dans la monotonie ou l'appât du gain. « Shaman », son dernier opus, sorti le 21 octobre 2002, est son 37ème album. Il se place, dès sa sortie, parmi les meilleures ventes mondiales de disques. Preuve, s'il en est besoin, que Santana ne perd pas une once de talent et de créativité. A 60 ans, loin des tapages médiatiques, ce «Guitar heroe» affiche une longévité à toute épreuve. Une grandeur qui se passe de tout commentaire.