Le dernier trimestre de l'année 2015 n'a pas été facile pour les industriels nationaux. La morosité a plombé l'ensemble des branches d'activité. Et pour preuve : le climat des affaires a été jugé «défavorable» par l'ensemble des chefs d'entreprises ayant répondu à l'enquête mensuelle de conjoncture menée par Bank Al-Maghrib au quatrième trimestre 2015. La banque centrale indique dans son analyse que seul l'agroalimentaire a connu un rythme d'activité normal aux trois derniers mois de l'année. Témoignant de cette conjoncture plus au moins déplaisante, les industriels ont par ailleurs souligné que l'approvisionnement se serait déroulé dans des conditions difficiles dans la majorité des branches. Deux activités en sont sorti indemnes. Il s'agit en effet de l'agroalimentaire et l'électrique et électronique où l'approvisionnement a été normal. Les chefs d'entreprises œuvrant dans la chimie et parachimie ont par ailleurs attesté que la difficulté d'approvisionnement a concerné particulièrement la «cokéfaction et raffinage» au moment où l'«industrie chimique» et la «fabrication d'autres produits minéraux non métalliques» auraient connu un approvisionnement normal. Il en est de même pour la branche «mécanique et métallurgie». A l'exception de l'industrie automobile, l'approvisionnement aurait été difficile dans le «travail des métaux» et dans la « métallurgie». En outre, le stock des matières premières et demi-produits aurait été à un niveau inférieur à la normale, notamment dans la «chimie et parachimie» et le «textile et cuir». Interrogés sur les effectifs employés durant les trois derniers mois, la majorité des industriels a déclaré une stagnation recouvrant une baisse dans les industries «agroalimentaires», «chimiques et parachimiques» et «textiles et cuir». Cependant, une hausse d'effectif a été observée dans la «mécanique et métallurgie». Par ailleurs, les coûts unitaires de production auraient connu au dernier trimestre 2015 une hausse, comparé au trimestre précédent. Selon les conclusions de l'enquête de Bank Al-Maghrib, «cette évolution a concerné l'ensemble des branches, à l'exclusion des industries mécaniques et métallurgiques où ces coûts auraient accusé une baisse». L'enquête de conjoncture de Bank Al-Maghrib démontre également que les ventes opérées au 4ème trimestre 2015 n'ont pas eu globalement d'impact sur la trésorerie des entreprises. Pour la même période, la trésorerie a été jugée difficile par les industriels dans l'ensemble des branches. Ceci intervient, selon Bank Al-Maghrib, sous l'effet de l'impact négatif engendré principalement par la réduction des délais accordés par les fournisseurs, l'augmentation des charges non financières et l'accentuation des difficultés de recouvrement. Le quatrième trimestre 2015 aurait connu par ailleurs une hausse des dépenses d'investissement. Ceci a été observé dans toutes les branches d'activité, à l'exception du «Textile et cuir» où elles auraient baissé, en relation avec le repli qu'auraient connu les industries de l'habillement et des fourrures et du textile. Les industriels attestent également d'un accès normal au financement bancaire au cours du 4ème trimestre 2015. Le coût du crédit aurait été, en revanche, en hausse dans les industries chimiques, le textile et la mécanique et métallurgie. Se référant aux industriels interrogés par la banque centrale, ce coût aurait baissé dans l'«agroalimentaire» et stagné dans l'«électrique et électronique». En perspective, les industriels s'attendent au premier trimestre 2016 à une hausse des dépenses d'investissements, notamment pour les branches, lesquelles seront financées essentiellement par «autofinancement». Toutefois, ils prévoient une stagnation quant à l'évolution des effectifs au cours des trois prochains mois.