Seul fait marquant, une petite augmentation des dépenses d'investissement. C'est ce qui se dégage des résultats de l'enquête mensuelle de conjoncture, réalisée par Bank Al-Maghrib au titre du 4ème trimestre 2014. C'est ainsi que les dépenses d'investissement auraient enregistré une augmentation d'un trimestre à l'autre selon la majorité des entreprises. Par contre, pour les trois prochains mois, ces dépenses devraient connaître une stagnation selon 64% des industriels et une augmentation selon 20%. Pour le reste, le climat des affaires a été jugé normal par 64% des entreprises et défavorable par 28%. Au niveau des conditions de production, l'approvisionnement aurait été normal selon 75% des entreprises et difficile selon 24%, alors que les effectifs employés auraient stagné d'un trimestre à l'autre. S'agissant des coûts unitaires de production, ils auraient stagné selon 59% des industriels et augmenté selon 21%. L'accès au financement bancaire a été jugé «normal» par 65% des industriels et «difficile» par 26%, et le coût de crédit serait resté inchangé par rapport au trimestre précédent. Les dépenses d'investissement font exception Les dépenses d'investissement ont constitué le seul volet du questionnaire de Bank Al-Maghrib à sortir du lot de la stagnation. Elles auraient, donc, augmenté selon 55% et stagné selon 38% des entreprises. Par branche, près des deux tiers des industriels de la «chimie et parachimie» et l'«électrique et électronique» déclarent une hausse des dépenses d'investissement. Tandis que dans l'«agroalimentaire» et le «textile et cuir», ces dépenses auraient stagné selon 53% et 56% respectivement des entreprises. Dans la «mécanique et métallurgie», les industriels sont partagés entre une hausse et une stagnation. Par ailleurs, pour le financement de ces dépenses d'investissement, 55% des entreprises déclarent avoir eu recours à l'autofinancement et 44% indiquent avoir bénéficié de crédits d'institutions financières. Cependant, pour les trois prochains mois, 64% des industriels s'attendent à une stagnation de leurs dépenses d'investissement et 20% à une hausse.
Un climat général des affaires plutôt calme 64% des industriels qualifient le climat des affaires de «normal», 28% de «défavorable» et 8% de «favorable». Par branche d'activité, la proportion des industriels qui déclarent le climat des affaires «normal» varie de 55% pour les industries «chimiques et parachimiques» à 97% pour les industries «électriques et électroniques». En revanche, la part de ceux qui le déclarent «défavorable» varie de 3% au niveau des industries «électriques et électroniques» à 37% au niveau des industries «chimiques et parachimiques». Conditions de production : La demande fait défaut L'approvisionnement se serait déroulé dans des conditions normales selon 75% des industriels. Par branche, ce sont les industriels de la «chimie et parachimie» qui auraient eu le plus de difficultés d'approvisionnement, tandis que dans l'«électrique et électronique», les industriels se seraient approvisionnés dans des conditions «normales». Pour ce qui est des contraintes limitant le développement de la production, les industriels évoquent principalement une demande insuffisante (38%), l'accentuation de la concurrence (26%) en particulier du secteur informel (12%). Par branche, l'insuffisance de la demande aurait impacté négativement la production particulièrement au niveau des industries «chimiques et parachimiques», alors que l'accentuation de la concurrence aurait entravé le développement de la production des branches «mécaniques et métallurgiques» et «électriques et électroniques». S'agissant des stocks des matières premières et des demi-produits, ils auraient été inférieurs à la normale dans l'ensemble des branches à l'exception de l'«électrique et électronique» où ils auraient stagné. Le climat social aurait été calme selon la majorité des entreprises. Pour les industries «mécaniques et métallurgiques», il aurait été calme selon 71% des industriels et tendu selon 29%. En ce qui concerne les effectifs employés, ils seraient restés globalement inchangés, comparé au trimestre dernier selon les deux tiers des industriels. Dans les branches «textile et cuir» et «mécanique et métallurgique», 31% et 23% respectivement des industriels déclarent une baisse des effectifs, alors que dans l'«électrique et électronique», les effectifs employés auraient augmenté selon 35% des entreprises. Pour le trimestre prochain, 65% des industriels indiquent une stabilité des effectifs. Les coûts de production restent normaux Au 4ème trimestre 2014, les coûts unitaires de production seraient restés inchangés selon 59% des industriels et auraient augmenté selon 21%. La hausse aurait concerné l'ensemble des industries, à l'exception de celles «chimiques et parachimiques» et «mécaniques et métallurgiques» qui auraient plutôt connu une baisse par rapport au trimestre dernier. Par composante, le niveau des salaires et le coût des matières premières hors énergie auraient stagné selon plus des trois-quarts des entreprises. Pour le coût de l'énergie et les coûts financiers, 60% et 57% respectivement des entreprises déclarent une stagnation contre 24% et 40% qui les estiment en hausse. Dans les industries «chimiques et parachimiques», les coûts unitaires de production auraient stagné selon 47% des entreprises et baissé selon 33%. Pour les coûts financiers, les industriels sont partagés entre une stagnation (52%) et une hausse (47%), alors que les autres coûts auraient stagné selon plus des deux tiers des entreprises. Dans les industries «mécaniques et métallurgiques», les coûts de production auraient été inchangés selon 66% et auraient baissé selon 25%. Par composante, le coût des matières premières aussi bien énergétiques que non énergétiques auraient stagné, alors que les coûts financiers et les coûts salariaux auraient été en hausse. La trésorerie accuse des difficultés de recouvrement La situation de la trésorerie des entreprises a été normal au 4ème trimestre 2014 pour 57% des industriels et difficile pour 36% d'entre eux. La trésorerie a été impactée négativement par la hausse des difficultés de recouvrement, l'augmentation des charges non financières et la réduction des délais fournisseurs. Par branche d'activité, la proportion des industriels indiquant une situation de la trésorerie difficile varie d'une branche à l'autre. Elle est de 26% dans l'«agroalimentaire», près de la moitié dans le «textile et cuir» et la «chimie et parachimie» et d'un tiers dans l'«électrique et électronique» et la «mécanique et métallurgie». Les banques ne font pas de «chichis»… L'accès des entreprises industrielles au financement bancaire aurait été normal selon 65% et difficile selon 26%. Concernant le coût de crédit, il aurait stagné selon 84% des entreprises. Plus des trois quarts des industriels de l'ensemble des branches jugent l'accès au financement bancaire «normal», à l'exception de la «chimie et parachimie» où 48% des entreprises indiquent qu'il est «normal» et 41% le qualifient de «difficile». S'agissant du coût du crédit, il aurait stagné dans toutes les branches à l'exclusion de l'«agroalimentaire» où les chefs d'entreprises indiquent plutôt une baisse.