Le mandat de la MINURSO expire le 30 avril. La mobilisation a déjà commencé pour préparer l'après-plan Baker. Le patron des polisariens fait du lobbying auprès des armuriers américains, à un moment où les scandales de trafics d'armes du polisario, au sud du Sahara, mènent droit à Al Qaïda. L'heure est cruciale. Le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) prend fin le 30 avril 2004. Alors qu'il avait été presque systématiquement reconduit depuis 11 ans, l'actuel mandat de la MINURSO risque d'être le dernier. C'est en tout cas ce que souhaitent le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan et son envoyé personnel, James Baker. Tout le monde se souvient des phrases écrites par Kofi Annan à l'occasion de la fin du précédent mandat. Il avait utilisé des termes sévères qui ont surpris de nombreux diplomates. «Après plus de onze ans d'efforts et près d'un demi-milliard de dollars dépensés, les Nations unies reconnaissent qu'elles ne parviendront pas à trouver une solution au problème», avait écrit Kofi Annan dans son rapport. Il s'était basé sur le plan établi par son envoyé spécial James Baker. Présenté en janvier 2003 au Maroc et aux polisariens par James Baker, le plan en question prévoit la tenue d'un référendum pour déterminer le statut définitif du Sahara. James Baker préconise que ce référendum soit précédé d'une période de semi-autonomie qui serait présentée au choix des électeurs comme une alternative aux deux options jusqu'alors envisagées : le statu quo ou l'indépendance. En substance, le plan de M. Baker suggérait un partage du territoire marocain entre le Royaume du Maroc et le groupe des polisariens. L'Algérie et son hôte, le Polisario, se sont empressés d'accepter ce plan. Le Maroc s'y est opposé avec fermeté. A rappeler que dans la série de rapports établis par James Baker, le Maroc n'a pas toujours été la partie qui dit non, comme veulent le faire croire l'Algérie et son affidé, le polisario. Notre pays ne s'était pas opposé au plan qui établissait l'autonomie des provinces du Sahara sous la souveraineté du Royaume. C'est l'Algérie et le polisario qui avaient crié de concert : non ! Aujourd'hui, l'heure est à la mobilisation. Le patron des polisariens, Mohamed Abdelaziz, a commencé ses manœuvres de lobyying aux Etats-Unis. Il s'est rendu le 26 mars à Washington où il a rencontré, dans l'enceinte du Congrès américain, les gens de la Defense Forum Foundation (DFF). Un groupe de pression des industries de l'armement, principal soutien du polisario aux Etats-Unis. Entre marchands d'armes, ils doivent parler le même langage. Aujourd'hui, il est effectivement établi que le sud algérien, où campent les polisariens, est le centre de tous les trafics d'armes. Selon le Pentagone, c'est là que s'approvisionnent en armes et vivres les terroristes d'Al Qaïda. Nombre de ceux qui vendent la cause de l'indépendantisme sont des trafiquants d'armes. Quant au Maroc, l'actualité vient d'un livre intitulé «La cinquième solution, autonomie du Sahara marocain». Son auteur, Bahi Mohamed Ahmed, explique que le vent qui introduira l'amendement de la Constitution marocaine soufflera à partir du Sud. Cet amendement de la Constitution reste l'ultime voie, selon l'auteur (un ancien détenu du polisario), pour trouver une issue au blocage de la question du Sahara. L'auteur du livre explique que «les responsables qui préfèrent traiter l'affaire du Sahara sans en référer à l'opinion publique et aux partis politiques, ont proposé un nouveau mémorandum comme solution au troisième plan de James Baker». Il dit avoir réussi à en connaître le contenu. Parmi les propositions de ce mémorandum, trois ont retenu l'attention de Bahi Mohamed Ahmed : l'amendement de la Constitution en vue de donner de plus grandes autonomies aux régions du Maroc. L'organisation d'un vote pour élire les membres du Parlement régional du Sahara. La désignation par SM le Roi Mohammed VI d'un président du gouvernement autonome du Sahara. L'amendement de la constitution reste toutefois tributaire d'un référendum. Reste à savoir si les Marocains sont disposés à voter en faveur de l'autonomie des régions de leur pays.