Consacré à l'examen des rapports moral et financier, le Conseil d'administration de l'Union des Ecrivains du Maroc a également été l'occasion de débattre de la diversité culturelle au Maroc. Bilan. C'est sous le signe de la diversité culturelle que s'est tenue, samedi dernier à Beni Mellal, la deuxième session du Conseil d'administration de l'Union des Ecrivains du Maroc (UEM). La nouveauté pour cette année est que ce Conseil ne se tiendra plus à Rabat comme a toujours été l'usage, mais il fera désormais le tour du Royaume. Il était question, lors de cette réunion, d'examiner les rapports moral et financier de la période allant de novembre 2001 à décembre 2003. Ces rapports ont été approuvés à l'unanimité par le Conseil. Le Conseil a également approuvé, lors de cette session, le projet du budget du programme culturel de l'année en cours. L'occasion également pour le président de l'UEM, Hassan Nejmi, de rappeler les activités initiées par l'Union après la tenue de la première session du conseil d'administration les 30 et 31 mai 2002 à Fès, les publications éditées par l'Union ainsi que les relations qu'elle entretient avec des institutions culturelles au Maroc et à l'étranger. Il a également indiqué que le Bureau central de l'Union a tenu, durant la période séparant les deux sessions, neuf réunions axées principalement sur la participation de l'Union à plusieurs activités. Parmi ces activités figurent le Festival international de Rabat, la manifestation "Rabat capitale culturelle du monde arabe" et le Forum de la femme et de l'écriture. Pour ce qui est du rapport financier, le trésorier de l'UEM, M. Abderrahim El Allam, a affirmé que les rentrées de l'Union ont atteint 1 million 251 mille DH alors que les dépenses sont estimées à 1 million 549 mille DH. Ces rentrées proviennent en partie des aides du ministère des Affaires culturelles, de l'Education nationale, du Conseil provincial de la ville de Rabat ainsi que de divers dons, qui prennent la forme de sponsoring ou mécénat. Des participations qui n'en cachent pas moins une situation financière plutôt faible de l'UEM. Le budget de l'UEM reste toujours assez maigre, et, selon Hassan Najmi, l'UEM pensait pouvoir accroître ses dépenses une fois qu'elle accéderait au statut d'association à utilité publique. Mais il n'en fût rien. « C'est pour cette raison que l'UEM a décidé d'organiser prochainement une journée d'études dans laquelle participeraient des experts financiers pour discuter de cette question d'utilité publique et aussi pour essayer d'augmenter les rentrées », déclare M. Najmi. Des rentrées limitées, mais un débat des plus riches. Une fois n'est pas coutume ; le conseil d'administration ne se sera pas contenté d'établir son propre bilan, mais a tenté, le temps d'une conférence sur la diversité culturelle, d'élargir le débat sur d'autres questions, aux enjeux bien plus importants. Une conférence qui a été animée par Hassan Aourid, président du Centre Tarik Ibn Zyad et membre de l'UEM. Dans son intervention, M. Aourid a déclaré que la diversité culturelle doit être un moyen de réaliser l'unité politique et de consacrer les valeurs communes qui renforcent l'unité de la nation. Et d'ajouter qu'il convient de définir ce phénomène de la diversité et de disséquer ses mécanismes d'éducation, d'enseignement et de communication dans le cadre de l'unité. Hassan Aourid a tenu à souligner que l'ensemble des composantes culturelles du Maroc appartient à tous les Marocains sans distinction. Selon lui, l'identité du Royaume n'est pas basée sur une race ou une langue particulières, mais plutôt sur des valeurs communes issues d'un brassage social et historique. Des positions qui n'ont pas besoin d'un quelconque financement, mais d'hommes et de femmes de culture pour les défendre.