Dans une lettre adressée à SM Mohammed VI, l'Association nationale et sociale des fils de martyrs et des disparus du Sahara marocain (ANSFMDSM) dénonce l'exclusion dont elle fait l'objet par les autorités. L'Association nationale et sociale des Fils de Martyrs et des Disparus du Sahara marocain (ANSFMDSM) a envoyé, la semaine dernière, une lettre à SM Mohammed VI. Dans cette correspondance, l'association fait part au Souverain des difficultés qu'elle rencontre depuis sa création en 1999. En effet, l'association assure qu'elle fait l'objet d'une exclusion systématique de la part des autorités. "Non seulement l'association ne bénéficie d'aucun soutien étatique, mais elle est continuellement empêchée d'agir sereinement", résume le président de l'ANSFMDSM, Brahim Hajjam. Celui-ci ajoute que "la lettre adressée à SM le Roi a pour objectif de l'informer des souffrances quotidiennes subies par les familles des martyrs, des séquestrés et des disparus". En effet, l'association a toujours attiré l'attention de l'opinion publique sur ces souffrances : les familles de martyrs ne bénéficient d'aucune sorte de rémunération et bon nombre d'entre elles n'ont jamais pu jouir des droits que doivent leur assurer les services sociaux des Forces Armées Royales. En outre, dans son dernier rapport, l'association a condamné "les procédés irresponsables et ignobles adoptés par l'Etat pour informer les familles du décès de leurs proches martyrs". En somme, l'association souhaite, essentiellement, que les droits des familles des martyrs soient totalement respectés. Hajjam fustige également les entraves administratives que subies l'association. Il parle notamment de la non-livraison des récépissés de dépôt de dossier pour les sections locales de l'ANSFMDSM. Pourtant, cette dernière a accompli d'énormes efforts pour le bien de l'intégrité territoriale. L'une des principales actions a été de contacter la Fondation France-Libertés. l'ANSFMDSM a réussi à convaincre cette association, longuement acquise à la cause séparatiste du polisario, à accomplir une enquête sur le terrain. Le rapport de cette fondation a eu l'effet d'un séisme dans les camps de Tindouf, puisqu'il a dévoilé, pour la première fois à l'échelle internationale, les exactions systématiques commises par les polisariens. Hajjam ne comprend donc pas pourquoi l'Etat marocain n'encourage pas, et par tous les moyens, l'action de son association. A noter que l'ANSFMDSM gère quatre importants dossiers. Tout d'abord, celui des familles des martyrs, ceux qui ont sacrifié leurs vies pour l'intégrité territoriale. Il y a également, le dossier des disparus, dont le nombre atteint, selon l'association, 600 cas. Le troisième dossier important est celui des prisonniers marocains en détention dans les camps de Tindouf. Non seulement, l'association milite pour leur libération, mais elle soutient leurs familles dont les droits ne sont pas toujours respectés. Enfin, le dernier dossier est celui des libérés. L'association dénonce notamment l'accueil froid dont ils bénéficient, ne correspondant nullement à leur degré de sacrifice et le gel de leur grade militaire. En outre, les libérés ne bénéficient d'aucune sorte d'indemnisation relative à la période de détention, plusieurs d'entre eux étaient mis à la retraite, bien qu'ils aient été encore en détention chez l'ennemi. Sans parler de l'absence du suivi médical, et de l'encadrement psychologique de ces libérés.