Voilà 33 ans que lAssociation des Fils des Martyrs et des Disparus du Sahara a déposé une demande auprès de la Wilaya de la région Gharb-Chrarda-Bni Hssen en vue de bénéficier des agréments pour les petits taxis. Cette année aussi, lAssociation na pas eu de réponse favorable. Dans une lettre ouverte, elle réclame des explications au wali de la région. Dans une lettre ouverte adressée au wali de la région du Gharb, Chrarda, Bni-Hssen et la Province de Kénitra, lAssociation des Fils des Martyrs et des Disparus du Sahara Marocain sinterroge sur les critères selon lesquels la Wilaya octroie les agréments des petits taxis dans la région. LAssociation a ainsi décidé dagir et faire appel à la presse, pour inciter le wali à entamer un dialogue sérieux concernant lensemble des problèmes dont souffrent les familles des martyrs et des disparus du Sahara, sans parler des prisonniers qui ont été récemment libérés. La plupart de ces familles vivent, en effet, dans une situation matérielle déplorable et une crise sociale grave. Pour les soldats portés disparus ou emprisonnés, la famille navait droit quà la moitié de la solde. En cas de décès, il fallait galérer pour obtenir une allocation et des dédommagements. Conséquence : certaines mères de famille ont eu du mal à financer la scolarité de leurs enfants. La plupart de ces enfants se retrouvent actuellement au chômage ou occupent des fonctions qui leur permettent à peine de survivre. Face à cet état de fait, lAssociation na cessé dinterpeller les autorités compétentes sur limportance des agréments de petits taxis pour aider ces familles à améliorer leur situation financière. Elle a même tenu des sit-in devant le siège de la Wilaya. Après quoi, des réunions ont eu lieu avec les responsables locaux. Ainsi, les membres de lAssociation, qui ont été reçus par le directeur de cabinet du wali, accompagné du secrétaire général de la Wilaya, ont été assurés que les familles des martyrs et disparus du Sahara ont la priorité pour bénéficier des agréments en question. Toutefois, lAssociation sinterroge dans cette même lettre si le wali a été informé de ces réunions, puisquaucune suite nen a été donnée. La goutte qui a fait déborder le vase Depuis 1972, lAssociation na cessé de revendiquer que les épouses des disparus et des prisonniers des camps de Tindouf ont la priorité daccéder aux agréments des petits taxis. Même les responsables de la Wilaya avaient certifié que ces personnes remplissaient les conditions requises pour en bénéficier. La Wilaya aurait même promis que, dès réception du quota des agréments de la part du ministère de tutelle, les épouses des disparus ainsi que les prisonniers récemment libérés seraient les premiers bénéficiaires. La promesse ne fut pas tenue. En effet, non seulement ces derniers ont été exclus, mais, selon la lettre ouverte, ce sont dautres citoyens, pas du tout dans le besoin, qui ont obtenu ces agréments. Selon la lettre de lAssociation, «la manière dont ces gens ont pu accéder aux agréments suscite beaucoup dinterrogations et mérite des réponses franches de la part des responsables de la Wilaya». LAssociation révèle que les bénéficiaires des agréments sont dans la majorité des sportifs ou des fonctionnaires. Avec ironie, lAssociation se demande si les épouses des martyrs et les prisonniers doivent devenir, à leur âge, des sportifs pour pouvoir bénéficier de tels avantages. Elle se demande aussi si, pour jouir dun droit après tant de sacrifices pour cette patrie de la part de leurs parents et enfants, ces familles doivent avoir des relations dans les hautes sphères du pouvoir. Actuellement, lAssociation, impuissante, constate amèrement que, chaque jour, de nouveaux taxis circulent dans les villes de Sidi Slimane, Kénitra... sans que les bénéficiaires en soient les familles des martyrs et des disparus du Sahara. Le wali est, une fois de plus, sollicité par lAssociation pour ouvrir un dialogue serein et sérieux avec elle afin détudier la meilleure façon de répondre aux doléances de ces familles et ordonner une enquête pour élucider les raisons de leur exclusion à ce jour du droit dobtenir satisfaction. Jusquà présent, les tentatives de lAssociation sont restées «lettre morte».