Le huitième sommet mondial des industries du Wellness se tient en ce moment à Marrakech. Co-organisé par la Société marocaine d'ingénierie touristique (SMIT) et inauguré le 10 septembre en présence du ministre du tourisme, Lahcen Haddad, le GSWS (Global Spa and Wellness Summit) s'étale sur trois jours et réunit les leaders et visionnaires de ce créneau touristique à grand potentiel. Le choix du Maroc comme pays hôte vient sans nul doute conforter les orientations stratégiques de la Vision 2020. Laquelle Vision ambitionne, entre autres, de faire du Royaume une destination mondiale de bien-être. Quels en sont les défis, les bénéfices et à combien évolue-t-on cette économie de spa ? Le GSWS est l'occasion par excellence non seulement pour promouvoir le Maroc en tant que destination de bien-être mais aussi pour attirer l'attention des décisionnaires sur l'importance de se pencher davantage sur l'amélioration de l'offre existante afin d'être à jour d'une industrie dont les techniques et technologies avancent à pas frénétiques. Comme l'explique Imad Barrakkad, président du directoire de la SMIT, «les touristes de bien-être sont demandeurs de service de haut niveau. En consolidant l'existant et en ayant une vraie politique de branding/packaging, on peut y arriver. Le Maroc mise gros sur ce marché». En effet, le tourisme de bien-être est évalué à l'échelle mondiale à pas moins de 500 milliards de dollars américains. Il s'agit là de l'un des rares créneaux dont la valeur a augmenté de 12% entre 2012 et 2013. Selon l'un des organisateurs du sommet et grand connaisseur des industries du Wellness, Neil Jacobs, «le tourisme du spa a connu une évolution deux fois plus importante que celle du tourisme classique. Le Maroc et l'Afrique du Nord ont enregistré la plus grosse croissance (16%), viendront après les Etats-Unis et l'Europe», explique-t-il. Les chiffres communiqués par Neil Jacobs témoignent de l'importance du positionnement du Maroc dans le paysage du tourisme du bien-être. Ils seraient, en effet, environ 2,2 millions de touristes à choisir la destination Maroc spécialement pour s'octroyer ses services en Wellness. Chose qui le classe 39ème au niveau mondial. Selon la même source toujours, 1,7 milliard de dollars auraient été dépensés au Maroc. Pays qui compte, entre petits centres, hammams et grands centres, environ 1.700 spas. Un chiffre dont l'évolution s'élève à 77% entre 2007 et 2013. «Cela fait du Maroc la deuxième destination dans la région MENA. Vous avez tous les atouts pour devenir l'une des grandes destinations mondiales en ce domaine, c'est juste une question de branding et de formation des employés», insiste Neil Jacobs. Pour ce qui est de la formation des 12.000 employés des spas au Maroc, Majda Berrada, présidente de l'association A-SPA-Maroc, a déclaré à ALM que «les pratiquants sont à ce jour formés dans des instituts d'esthétique. Aucune formation institutionnelle ou pointue ne leur a été accordée. Ils bénéficient toutefois de quelques séminaires». Toutefois, il faut dire que cette donne changera bientôt puisque des modules en industrie de bien-être seront bientôt enseignés dans des écoles affiliées à l'OFPPT. Quant à la date, Majda Berrada affirme que «tout est prêt, nous n'attendons que le feu vert des responsables pour démarrer ces modules».