La guerre des mots a déjà commencé entre George W. Bush, qui a formellement obtenu mardi dernier le droit d'être le candidat républicain à sa propre succession, et John Kerry, assuré d'être le candidat démocrate à ces présidentielles. Le combat Bush-Kerry pour les élections présidentielles américaines a déjà commencé. Aux traditionnels spots et affiches publicitaires, s'est ajouté mardi dernier l'échange de nouvelles accusations donnant lieu à une véritable guerre des mots. L'actuel président des Etats-Unis, le républicain Georges W. Bush en a tiré la première cartouche. Sans citer le démocrate John Kerry, son adversaire dans cette course à la Maison-Blanche, il a décrié les «isolationnistes économiques» qui affaibliraient l'économie américaine. «Il y a des isolationnistes économiques dans notre pays qui croient que nous devrions nous séparer du reste du monde en relevant nos droits de douane et en fermant nos marchés. Ils ont tort », a déclaré l'actuel président en faisant allusion à la position de son adversaire qui préconise la révision des accords commerciaux des Etats-Unis et la mise en application des normes en matière de main-d'œuvre et d'environnement. Le président Bush n'hésite pas à piocher les arguments de ses attaques dans des déclarations faites par le sénateur du Massachusetts plusieurs années auparavant, à l'image de celles faites en 1995 et qui encourageait des réductions «complètement irresponsables» dans les budgets consacrés au renseignement. La réplique de ce dernier ne s'est pas fait attendre. Tournant en ridicule la recommandation d'une «stabilité du pouvoir» autour de laquelle Bush articule sa campagne, il s'est attaqué directement à ce dernier. «Je dirais que c'est un dirigeant têtu, parce qu'il insiste obstinément sur les baisses d'impôts tout en faisant régulièrement perdre des emplois à ce pays», a-t-il déclaré lors d'une réunion à la mairie d'Evanston, dans l'Illinois, où aura lieu une primaire la semaine prochaine. Cette guerre des mots a été attisée à l'occasion de la publication des résultats d'une étude réalisée par le quotidien «Washington Post» et la chaîne de télévision ABC News qui donne John Kerry vainqueur de la présidentielle avec 48% des intentions de vote contre 44% pour Bush, si l'élection du 2 novembre avait lieu aujourd'hui. Cet échange d'amabilités a également lieu à l'occasion de la tenue d'élections primaires dans quatre Etats du sud américain, à savoir la Floride, la Louisiane, le Mississippi et le Texas où sont élus au total 465 délégués à la convention, primaires que les deux concurrents ont remporté. Selon des décomptes faits par la presse locale, le démocrate recueillerait plus de 70% des voix dans les deux premiers états. Il l'emporterait également au Texas et en Louisiane avec plus de 60%. John Kerry dispose déjà de 1.362 délégués sur les 2.162 nécessaires à la nomination alors que 4.322 délégués participeront à la Convention nationale démocrate qui désignera le vainqueur fin juillet et qui affrontera officiellement George W. Bush le 2 novembre prochain. Ce dernier a pour sa part formellement obtenu le droit d'être le candidat républicain à sa propre succession en remportant les quatre primaires. Le chef de la Maison-Blanche a ainsi remporté les primaires du Texas dont il est le gouverneur, de la Floride et du Mississippi et devait obtenir tous les délégués de Louisiane, un des rares Etats où il devait faire face à une opposition symbolique. Actuellement, il dispose de 1.309 délégués, selon un décompte de l'Associated Press, dépassant les 1.255 nécessaires à sa nomination.