La Convention républicaine s'est ouverte lundi à New York. D'une durée de quatre jours, la première journée a été dominée par les références aux attentats du 11 septembre 2001. Le grand rendez-vous des Républicains fixé au Madison Square Garden a connu la participation d'environ 50.000 personnes, dont 5000 délégués et près de 15 000 journalistes et autres représentants des médias. La sécurité a été renforcée à l'occasion avec quelques milliers de policiers qui n'arrêtent pas de patrouiller le secteur, appuyés par des chiens et des détecteurs d'explosifs. Le président Bush est attendu ce mercredi à New York, après une tournée dans huit Etats-clés: ceux qui sont confus, mais qui seront déterminants pour les élections présidentielles du 2 novembre. Entre le candidat Bush et son adversaire John Kerry, les sondages restent très serrés, notamment depuis que le candidat démocrate a perdu du terrain après la Convention de son parti qui a eu lieu en juillet dernier. Les Républicains cherchent depuis à présenter le candidat démocrate comme un néophyte sur les questions de défense nationale. Cependant, ils ont bruyamment accueilli un autre personnage présent à la Convention et qui n'est pas candidat à la présidence. Il s'agit de Michael Moore, le réalisateur de «Fahrenheit 9,11». Le film qui attaque la politique de George W. Bush en Irak, et qui tient le record du box-office dans la catégorie documentaire, avec une recette de 115 millions de dollars. Une présence qui a provoqué de vives huées. Beaucoup de délégués faisaient face à Michael Moore, assis sur un siège réservé à la presse puisqu'il rédige un éditorial cette semaine pour le compte du quotidien «USA Today ». Interrogé sur cet état de choses le réalisateur s'est contenté de répondre : «Je n'arrive pas à croire qu'ils soient assez bêtes pour parler de mon film et augmenter le nombre de ses entrées». En fait, la question de la guerre en Irak est au centre des débats depuis le début de la campagne. Mais si le candidat démocrate John Kerry reproche au président américain d'avoir échoué dans sa tentative de ralliement des autres pays à l'effort de guerre et de ne pas savoir gérer l'après-guerre, les Républicains, en général, estiment que George W. Bush mérite d'être réélu à cause de ses actions résolues depuis les attentats du 11 septembre 2001. Toujours est-il que Bush devra quand même attendre jeudi pour son discours d'acceptation. C'est à ce moment qu'il aura à défendre sa politique étrangère qualifiée de très conservatrice comme il sera appelé à présenter un programme de second mandat. Le bal est donc ouvert sur fond d'un grand show médiatique de quatre jours à l'issue duquel devra être officialisée la candidature de George W. Bush à sa propre succession à la Maison-Blanche. Le président du Comité national républicain, Ed Gillespie, en guise de l'assurance qui règne dans les rangs des Républicains a déclaré : « Nous partirons d'ici avec un élan qui nous amènera jusqu'à la victoire en novembre ». Un optimisme bien en contraste avec le message transmis dimanche par les dizaines de milliers de manifestants dans les rues de New York. Ils ont déclaré leur ferme opposition à la guerre. Lundi, de petits groupes de manifestants ont mis en avant les problèmes de santé publique, de droits civils et économiques, que, selon eux, George W. Bush et son Administration n'ont pas su résoudre. Face à un John Kerry qui, hormis sa guerre au Vietnam, n'a rien d'autre qui fait de lui un leader, les Républicains comptent bien mettre l'accent sur les qualités de l'actuel maître de la Maison-Blanche en tant que meneur dans la lutte contre le terrorisme. Il reste encore deux mois de guerre acharnée pour la conquête du Bureau ovale.