Rachid Belmokhtar, ministre de l'éducation nationale était très attendu ce lundi 11 novembre 2013 à la commission de l'enseignement, de la culture et de la communication. Et pour cause, la mise à niveau du système éducatif a été élevée au rang de priorité nationale par le discours royal du 20 août, une véritable feuille de route. Présentant aux députés le projet de budget de son ministère pour 2014, M.Belmokhtar a exposé les grandes lignes de sa réforme. Alors que son prédécesseur Mohamed El Ouafa avait interrompu le programme d'urgence de l'enseignement l'estimant vain et trop coûteux (3,3 milliard dh de 2009 à 2012), M.Belmokhtar, lui, pense autrement. « La consolidation des acquis, la poursuite des chantiers ouverts au titre des années précédentes, particulièrement le programme d'urgence, constitue ainsi l'un de nos défis majeurs », a indiqué l'ex-doyen de la faculté d'Alakhawayn. Dans ce sens, il a précisé que son département procèdera à une évaluation interne et à un diagnostic technique du programme d'urgence, permettant d'une part, de se baser sur ses points forts, et d'autre part, de corriger ses lacunes. Autre cheval de bataille de M. Belmokhtar, le préscolaire. En effet, cet enseignement négligé par les différents plans nationaux, revêt pourtant une importance particulière dans la mesure où il concerne une phase décisive dans la vie du futur élève. « C'est entre 3 et 6 ans que le développement intellectuel et psychique de l'enfant a lieu. Aujourd'hui donc, il s'agit de mettre de l'ordre dans ce secteur dominé par une anarchie totale et un manque de normes communes entre les différents établissements et professionnels qui y exercent» a-t-il souligné. Accompagné, lors des travaux de cette commission, par Abdeladim Guerrouj, nouveau ministre délégué chargé de la formation professionnelle, M. Belmokhtar n'a pas manqué de revenir sur la restructuration bicéphale de son département. Selon lui, la fusion entre le Ministère de l'éducation nationale et la formation professionnelle vise, outre l'amélioration de la qualité de l'enseignement au Maroc, à donner plus d'importance à la formation professionnelle et à créer des passerelles entre ces deux secteurs. Les objectifs escomptés sont multiples. D'une part, la complémentarité, d'autre part, l'ouverture de plusieurs filières de formations et enfin, la réduction du fossé entre l'enseignement théorique et pratique, a précisé le ministre. « Tout ceci afin d'assurer l'avenir de nos jeunes et par conséquent celui du pays » a-t-il fait savoir. Par ailleurs, s'agissant du budget de fonctionnement 2014 du ministère, celui-ci s'élève à 43.410 Millions dh. Ce montant est destiné, à hauteur de 91%, aux fonctionnaires, dont plus de 7000 nouvelles recrues sont attendues cette année. D'autres données chiffrées ont été présentées, notamment le nombre d'établissements scolaires qui atteint 10208, en hausse de 11% de 2008 à 2013, ou encore le nombre d'enfants scolarisés en hausse de 3% en 2013, soit 6575 794 élèves. « Les chiffres que nous avons présentés sont honorables, mais force est de constater que le classement du Maroc au niveau mondial recule, alors qu'en comparaison à d'autres pays, nos budgets sont plus élevés » a commenté le ministre ajoutant qu'il s'agira pour lui de prendre des décisions réfléchies, aux buts précis et loin des généralités des chiffres. Et de conclure : « Si l'on veut réussir notre pari, il faut que le modèle éducatif réponde efficacement à des objectifs nationaux précis et clairs, ainsi qu'à l'ensemble des stratégies sectorielles du pays. C'est ainsi que doit être orientée la mobilisation de tous »