La mise en application réussie du Code de la famille nécessite la mise en place d'une justice qualifiée, capable de traduire l'esprit et la philosophie de cette loi. C'est ce qui ressort d'une rencontre tenue à Rabat. "Le Code de la famille, quelles perspectives" est le thème d'une rencontre organisée, vendredi, à l'initiative de la commission culturelle de la Cour d'appel de Rabat. Intervenant à cette occasion, Mme Zhour Lhor, présidente du tribunal de Première instance de Derb Soltan-El Fida, a souligné que la réforme de la Moudouana était l'une des plus profondes depuis l'indépendance "vu qu'elle revêt des dimensions politiques, économiques et juridiques susceptibles d'engendrer des changements dans les relations familiales" au sein de la société marocaine. Le nouveau code a conféré à la justice de larges attributions en matière de règlement des questions d'ordre familial, a-t-elle dit. Pour Mme Lhor, une mise en application réussie du Code de la famille passe nécessairement par la mise en place d'une "justice qualifiée, capable de traduire dans les faits l'esprit et la philosophie de cette loi". Elle a indiqué, d'autre part, que la question du divorce constitue l'un des volets essentiels de cette réforme, insistant sur l'importance de la référence islamique. De son côté, M. Abdelouahed Benmasoud, avocat à l'ordre de Rabat, a indiqué que contrairement à ce qui était en vigueur auparavant, l'actuel texte accorde au juge statuant dans les affaires familiales des prérogatives particulières et un statut "quasi-autonome". Il a expliqué à ce propos que le législateur, conscient de l'importance de la spécialisation, a introduit un amendement à la loi relative à l'organisation judiciaire reconnaissant aux différentes chambres le droit de statuer dans toutes les affaires, à l'exception de celles liées à la famille.