Nos routes ont été moins meurtrières cette année. C'est du moins ce qui ressort des statistiques dévoilées, vendredi 26 avril, à Rabat par le ministre de l'équipement et du transport, Aziz Rabbah. Le ministre a indiqué que les accidents mortels ont chuté de 19,5% durant le premier trimestre 2013. Il en va de même pour les accidents graves qui ont enregistré une baisse de 15%. Pour le ministre, ces résultats encourageants reflètent une «amélioration progressive» dans la lutte contre les accidents de la circulation. Cette baisse peut être qualifiée «d'exceptionnelle» si l'on jette un coup d'œil sur les statistiques 2012 qui font état de 4.055 morts. Néanmoins, il faut noter que le nombre de tués a légèrement baissé (-0,27%) en 2012 par comparaison à l'année 2011. Le nombre d'accidents comptabilisés a atteint 67.515 sinistres en 2012 avec un total de 3.434 accidents mortels et une baisse de 1,95% par rapport à 2011. Les statistiques 2012 indiquent que les accidents ont causé 11.791 blessés graves et 89.317 blessés légers, soit respectivement une baisse de -5,63% et -0,79. A fin décembre 2012, le Royaume maintenait la moyenne à plus de 11 morts par jour avec une facture socio-économique s'élevant à 14 milliards de dirhams. Malgré cette baisse «exceptionnelle» en 2013, nos routes continuent d'être les plus mortelles au monde. Sans surprise, le facteur humain est la première cause des accidents dans notre pays. Le non-respect du code de la route et le manque de civisme des usagers de la route sont à l'origine de cette criminalité routière. C'est d'ailleurs ce qu'avait révélé une étude comportementale des usagers de la route menée par le Comité national de prévoyance des accidents de la circulation du Maroc (CNPAC). Selon l'étude en question, les conducteurs ne tiennent pas compte des panneaux de signalisation. En effet, 94% des usagers de la route ne respectent pas le panneau Stop. Autres chiffres alarmants: 28% des conducteurs des véhicules légers en milieu urbain ne mettent pas la ceinture de sécurité et 21% des conducteurs de motocyclettes ne portent pas les casques de protection. L'étude précise également que 9% des conducteurs des véhicules et 29% de motocyclistes ne s'arrêtent pas au feu rouge. Des chiffres qui traduisent l'incivisme des automobilistes. Il ne faut pas omettre la mauvaise qualité des infrastructures et l'état altéré des véhicules. Ainsi, la mise en place d'une infrastructure routière de qualité s'impose plus que jamais. En attendant, la lutte contre ce fléau s'annonce longue et difficile en dépit des efforts déployés par le ministère de l'équipement et du transport.