Près de cinq ans après son lancement, le Plan Maroc Vert a permis d'améliorer nettement la productivité et les systèmes d'exploitation agricole. Et ce grâce à la grande mobilisation et aux efforts du ministère de l'agriculture et de la pêche maritime, des agriculteurs et des différents acteurs concernés par la promotion de ce secteur. En fait, l'agriculture est l'une des priorités qui bénéficient de l'intérêt particulier du Souverain. «Eu égard à l'intérêt tout particulier que Nous accordons au secteur agricole, il faudra apporter une attention accrue au Plan Maroc Vert qui représente un facteur fondamental du développement agricole. Il est impératif d'en intensifier les activités, afin d'accroître le rendement, la productivité et la diversité du produit marocain. Parallèlement, il faut renforcer les capacités des petits agriculteurs dans le cadre de programmes solidaires qui contribuent à l'amélioration des conditions de vie des populations du monde rural, surtout dans la conjoncture climatique difficile que le Maroc a connue l'année dernière», relève-t-on dans le dernier discours du Trône. «Nous réitérons donc Notre appel au gouvernement pour qu'il assure les conditions de convergence entre les différentes stratégies sectorielles, et qu'il se dote d'outils de veille et d'instruments de suivi et d'évaluation pour assurer leur cohérence et mesurer leur efficacité et l'efficience de l'utilisation des fonds qui leur sont affectés. De même, il lui appartient de faire preuve de créativité dans la recherche d'alternatives de financement susceptibles d'imprimer une forte impulsion à de telles stratégies», ajoute SM le Roi Mohammed VI. Le financement donc est le mot clé pour promouvoir le secteur. La Banque mondiale et l'Agence française de développement (AFD) soutiennent particulièrement le Plan Maroc Vert. En effet, l'AFD a contribué à la mise en œuvre du Plan Maroc Vert depuis 2010 grâce au financement, à hauteur de 90,8 millions d'euros, d'actions du ministère de l'agriculture et de la pêche maritime en faveur de l'agriculture familiale. L'AFD a ainsi accordé en 2010 un prêt à l'Etat de 40 millions d'euros pour la construction des aménagements hydro-agricoles de moyenne hydraulique et d'une subvention de 500.000 euros à l'Union des fédérations d'associations des usagers de l'eau agricole, qui en assurera la gestion dans le cadre du Projet de développement de la seconde tranche du périmètre du Moyen Sebou et de l'Inaouen aval, dans la région de Fès-Boulemane. Ce projet permettra l'irrigation de 4.300 hectares et la diversification des productions des exploitations familiales qui en bénéficieront (lait, culture maraîchère, agrumes ). L'AFD a aussi accordé un prêt à l'Etat de 50 millions d'euros et une subvention de 300.000 euros pour la mise en œuvre du Programme d'appui au pilier II du Plan Maroc Vert en faveur du développement de l'agriculture pluviale dans les régions de Tanger-Tétouan, Fès-Boulemane et Taza-Al Hoceima-Taounate. Le programme permettra la mise en œuvre d'environ 50 projets productifs liés à l'amélioration de la production, du stockage ou de la transformation des produits agricoles, ainsi que l'accompagnement des groupements de producteurs qui en sont promoteurs. L'AFD poursuivra son soutien au Plan Maroc Vert en cherchant à diversifier ses bénéficiaires et ses outils de financement. Elle va mobiliser une subvention de 1,085 million d'euros du Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM) pour la mise en œuvre du volet marocain du projet d'adaptation au changement climatique de l'agriculture au Maghreb, notamment au Maroc et en Tunisie. Le projet contribuera à réduire la vulnérabilité de l'agriculture pluviale aux effets du changement climatique par l'amélioration et la diffusion des connaissances sur les impacts du changement climatique en agriculture, l'accroissement des capacités de résilience des systèmes de cultures pluviales et la définition de modèles de gestion innovants du risque de sécheresse. Parallèlement, l'AFD étudie la faisabilité d'une ligne de crédit au Crédit Agricole, sans la garantie de l'Etat, pour accompagner le développement de l'activité de sa filiale Tamwill El Fellah, dédiée au financement des investissements et du fonctionnement des petites et moyennes exploitations agricoles n'ayant pas accès au crédit bancaire classique. En concertation étroite avec le ministère de l'agriculture et de la pêche maritime, l'AFD identifiera de nouveaux concours financiers en faveur du développement des exploitations familiales agricoles dans le cadre du pilier II du Plan Maroc Vert ou de son axe transversal, notamment en matière de petite et moyenne hydraulique. En ce qui concerne la Banque mondiale, un prêt de 203 millions de dollars a été accordé la semaine dernière au Maroc pour appuyer le Plan Vert. L'objectif étant d'améliorer l'efficacité des marchés intérieurs et la gestion de l'eau d'irrigation et d'encourager l'innovation et la recherche dans le domaine agricole. De même, les administrateurs de la Banque mondiale ont approuvé en mars dernier un don de 6,44 millions de dollars du Fonds pour l'environnement mondial. Le Projet d'agriculture solidaire et intégrée aidera les petits exploitants agricoles à adopter des mesures de conservation des sols et de la biodiversité dans les régions du Souss-Massa-Drâa et Marrakech-Tensift-Al Haouz. Ce projet permettra d'appuyer l'installation et la gestion d'unités de production d'aliments pour bétail à partir de produits dérivés des chaînes agroalimentaires propres à ces régions, y compris l'huile d'olive, le cactus et l'argan. «Le Plan Maroc Vert est une stratégie ambitieuse qui prévoit un changement de modèle, passant d'un secteur agricole hautement protégé, à une approche plus dynamique fondée sur les règles du marché et offrant de meilleures opportunités aux petits exploitants», a fait savoir, la Banque mondiale.