Paralysé par la crise du Covid-19, le marché de location automobile est au point mort et peine à redémarrer. Passant par des moments très difficiles, les professionnels de ce secteur ont cru voir la fin de leur calvaire mais ça risque plutôt d'empirer! Assommés par le Coronavirus, ces loueurs de voitures, comptant quelque 10.500 agences, cherchent désespérément une issue. Au Maroc, comme dans la plupart des pays touchés de plein fouet par cette crise, le gouffre financier de cette activité est profond et des dizaines de milliers d'emplois sont menacés. Selon des professionnels du secteur, plus de 60% des agences de location de voitures risquent de déposer leurs bilans et quelque 6.000 dossiers sont devant les tribunaux pour la récupération des voitures par les sociétés de financement. « Le marché de la location de voitures vit l'une des plus pires périodes de son histoire. Le secteur était déjà en crise depuis fin 2019 et la pandémie est venue avec le coup de grâce pour paralyser ce maillon crucial de l'économie nationale », a fait savoir, dans une déclaration à la MAP, Abdellah Achanan, président de la fédération des associations de location automobiles au Maroc (FALAM) et président de l'association des propriétaires d'agences de location de voitures au Maroc (AUPALAV). Plus de 93% des entreprises sont en difficultés financières et près de 70% d'entre elles sont en cessation de paiement, a précisé M. Achanan, ajoutant que les faillites des entreprises se multiplient et celles qui sont encore opérationnelles présentent une situation économique et comptable « très fragile ». Interrogé sur la problématique de la hausse des tarifs d'assurance imposés, le responsable a affirmé que « c'est un autre coup de maçon pour les loueurs, l'activité en général et le produit touristique marocain surtout ». Selon lui, la hausse « illogique et exponentielle » des tarifs d'assurances aura deux conséquences. D'une part, cette hausse impactera logiquement les tarifs de location et par conséquent la compétitivité du produit ou du service marocain, comparé à celui d'autres pays, et d'autre part, le loueur sera obligé de souscrire à des contrats d'assurance avec moins de garanties et couvertures ce qui mènera aussi à la dégradation du service location de voitures au Maroc. « Notre parc auto est en total arrêt ! Nous travaillons essentiellement avec les touristes et les MRE, et cette crise a automatiquement eu un énorme impact sur notre activité », a confié à la MAP, Khalid, propriétaire d'une agence de location de voitures à Rabat, précisant que 78% du chiffre d'affaires du secteur de la location des voitures dans son ensemble est réalisé avec les étrangers et les MRE. La majorité des professionnels de ce secteur ont du mal à payer leurs employés et à régler leurs échéances de crédit, a-t-il déploré, ajoutant que sur le total des emplois que compte l'activité, plus de 60% sont perdus et le pire est à craindre ! « Nous sommes vraiment à la peine et le constat est global dans toutes les villes », a indiqué Khalid, faisant observer, à cet égard, le « manque de réglementation quant au fonctionnement de cette activité ».