700.000 mille personnes décèdent annuellement au niveau de 90 pays à travers le monde. Tous sont des victimes de médicaments contrefaits, un trafic qui génère des profits considérables estimés à prés de 40 milliards de dollars aux groupes mafieux qui sont derrière ce commerce aux effets dévastateurs et dont souffrent en grande partie les pays en voie de développement dont l'Afrique. Le trafic des faux médicaments ou contrefaits, n'est pas à proprement parler un problème qui touche les seuls pays en développement. C'est un problème qui menace tous les pays de la planète, les pays pauvres comme les pays riches. Au Maroc, nous vivons ce réel danger au quotidien. Des médicaments contrefaits en provenance de l'Algérie inonde depuis des années le célèbre souk Al Falah à Oujda. Mais pas seulement puisque ces poisons réussissent à pénétrer les douanes et frontières les plus hermétiques qui soient à travers tous les pays de la planète. On peut aisément deviner la situation des pays où les frontières sont ouvertes Des voix s'élèvent chaque jour à travers le monde pour dénoncer et condamner le trafic des médicaments. Mais ce qui est plus grave c'est la fabrication de ces médicaments par des individus qui n'ont ni foi, ni loi. La contrefaçon des médicaments est structurée , organisée , , c'est une véritable toile d'araignée et il n'est pas exagéré de dire que tous les pays sont concernés par ce phénomène dangereux qui met en péril la vie de milliers de personnes qui se soignent par ces produits . Des produits qui induisent en erreur des malades ou leur famille dont la grande majorité sont des pauvres au pouvoir d'achat très modeste et qui sont appâtés par les prix affichés. Le médicament contrefait est dans la majorité des cas vendu à des patients de bonne foi. Le faux médicament est sous-dosé ou pas dosé du tout de principe actif, non seulement il ne soigne pas, mais il peut handicaper à vie ou entrainer la mort. Il peut aussi susciter des pharmaco-résistances, susceptibles d'»anéantir les efforts entrepris pour endiguer les grandes épidémies surtout au niveau de certains pays d'Afrique où le problème des faux médicaments est récurrent L'ampleur du problème Selon l'Organisation mondiale des douanes, le trafic des médicaments contrefaits ne cesse d'augmenter atteignant des pics qui donne froid au dos, puisqu'on a enregistré des augmentations de 300%. Ces faux produits c'est 10% du marché mondial du médicament, ils représentent un trafic bien plus rentable que celui de la drogue. C'est tellement vrai que pour désigner un faux médicament les termes sont multiples et variés, c'est dire que ce trafic est pervers, diabolique. Contrefait, falsifié, illicite, illégal, non enregistré, non autorisé, frelaté, les termes utilisés pour qualifier les faux médicaments varient selon les pays. Aujourd'hui aucun pays ne peut se targuer de lutter efficacement tout seul contre ces produits de la mort . La lutte contre le trafic des faux médicaments, qui peuvent avoir des conséquences dramatiques et dangereuses sur la santé des individus comme ce fut le cas pour les faux médicaments antipaludéens qui ont été directement responsables de plus de 200.000 morts selon des estimations de l'OMS , démontre, si besoin est, que le coût-humain payé face à la montée en puissance de l'utilisation des faux médicaments est très lourd. Il est devenu très urgent pour tous les pays de travailler main dans la main pour stopper cette hémorragie ou du moins d'en juguler l'importance, c' est un devoir envers toute l'humanité , une nécessité au même titre que la lutte contre la drogue, le SIDA, le cancer, le paludisme, c'est aussi une ambition légitime et nécessaire de tous les pays qui ont à cœur la santé de leurs habitants , une lutte pour laquelle tout doit être mis en œuvre et qui ne saurait de ce fait souffrir d'aucune considération. Un trafic rentable Le trafic des médicaments contrefaits rapporte gros, c'est une évidence car ces poisons ne coutent pratiquement rien aux mafieux Toutes les classes de médicaments sont imitées, contrefaits et parfois tellement bien qu'il reste très difficile de faire la différence entre le vrai du faux. Les faux médicaments , c'est pratiquement un peu de tout , cela va des antibiotiques , faux bien entendu, aux médicaments contre les troubles de l'érection qui font partie des grands classiques, il y a aussi des faux médicaments antidépresseurs, anti cholestérol et même des produits de chimiothérapie, et de lutte contre le Sida, qui sont achetés par des malades qui n'ont pas de couverture médicale et dont le pouvoir d'achat est bas . Cette situation n'est pas spécifique aux pays sous développés , mais concerne aussi les pays dits développés. Aujourd'hui quand on parle de copie ou d'imitation, nos regards vont directement vers les pays d'Asie qui sont considérés comme principale zone productrice des faux en tous genres .c'est en partie vrai. Mais il faut dire aussi qu'il n'y a pas que les pays asiatiques qui sont concernés. Il y a des productions locales en Amérique latine, en Europe centrale, en Afrique Et puis il y a le marché des médicaments contrefaits vendus sur internet qu'il ne faut pas sous –estimer. Au total ce sont des millions, que dis-je des milliards de dollars qui sont ainsi récoltés par les trafiquants chaque année. Des peines insignifiantes Ce qui est bon à savoir, et tout de même ahurissant, c'est qu'on estime qu'un investissement de 1000 euros dans la fabrication de faux médicaments peut rapporter jusqu'à 500.000 euros. Parallèlement, le même investissement placé dans un trafic d'héroïne ne rapporterait que 20.000 euros, soit plus de 20 fois moins ! De plus, le trafic de drogue est une activité très risquée, avec à la clé, lourdes peines et amendes gigantesques. Le trafic des contrefaçons de médicaments est au contraire passible de peines fort légères, voire insignifiantes. La principale sanction lorsque la police met le doigt sur un trafic est une sanction commerciale. En clair, rien qui fait peur à quiconque, surtout pas à la mafia du faux. Il suffit aux fabricants de changer de pays ou de nom pour recommencer leur juteux business. Aujourd'hui, certains pays, conscients du danger et de l'ampleur du phénomène, réagissent. Aux USA, les trafiquants de faux médicaments risquent maintenant la prison. En Chine, ce trafic est désormais puni par la peine de mort. L'heure est a la mobilisation, à la vigilance, il convient de traquer tous les trafiquants même dans leurs dernières retraites. Il faut absolument les condamner très sévèrement car ce sont des criminels, et il faut absolument mettre un terme définitif à ce trafic de la honte qui nous parvient de l'Algérie et surtout raser le souk Al Fallah.