C'est parti. Le volumineux dossier, concernant la gestion frauduleuse, la dilapidation des deniers publics et les détournements de fonds, ayant émaillé la gestion de la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) durant de longues années, sera transmis à la chambre criminelle de la Cour d'appel de Casablanca. Le juge d'instruction à la quatrième chambre de cette juridiction vient d'achever l'instruction de cet écheveau complexe. La première audience est prévue le 4 août prochain, selon des sources proches du dossier. L'instruction de ce dossier, ayant tenu en haleine l'opinion publique nationale, a été enclenchée à la suite du rapport accablant de la commission parlementaire qui avait diligenté une enquête dans ce sens en 2001. Un montant de 115 milliards de dirhams serait parti en fumée à cause de la gestion frauduleuse de la caisse des retraités durant trois décennies. Selon les mêmes sources, vingt-huit personnes seraient accusées dans cette affaire qui traine depuis presque une décennie. Durant les trente années, la caisse nationale de sécurité sociale a été gérée par les directeurs généraux Mohamed Gourja, (1971-1992), feu Mhamed Laâlej, (1992-1995), Rafik El Haddaoui, (1995-2001) et les secrétaires généraux, feu Abdessamad Kenfaoui (1971-1976), Abdelmoughit Slimani, (1976-1994), Ahmed Benrahal, (1994-1998), et Abdeljelil Greft Alami, (1999-2001). D'après le rapport de la commission parlementaire, les polycliniques seraient créées dans l'illégalité et gérées dans l'opacité totale, en plus des détournements et de la mauvaise gestion. L'affaire remonte à l'année 2001 à la suite du rapport d'une commission parlementaire mise en place à cet effet. L'enquête des parlementaires a été par la suite remise directement à la cour spéciale de justice (CSJ). Après la dissolution de cette Cour, le dossier a été transféré à la Cour d'appel de Casablanca, à l'instar notamment de ceux du Crédit immobilier et hôtelier (CIH), la banque populaire et le marché du gros de Casablanca. Presqu'une décennie plus tard, le procès sera ouvert. Mieux vaut tard que jamais, dit l'adage populaire marocain.