La feuille de route mise en place par le discours royal du 9 mars 2011 a été d'une clarté et d'une limpidité telle, qu'elle a permis à la Commission en charge de ce grand chantier de travailler dans des conditions exemplaires. La démarche participative et inclusive préconisée par le discours royal, a ouvert la possibilité à toutes les composantes de la société de contribuer à l'élaboration de ce grand dessein qui va conditionner le présent et le futur institutionnel et démocratique du pays. Aussi, avons-nous assisté à des auditions en bonne et due forme qui ont concerné les partis politiques, les syndicats, les organisations de jeunes et les acteurs associatifs, culturels et scientifiques qualifiés. La dynamique de mobilisation, ainsi impulsée, a rendu possible des débats responsables au niveau de différents cercles de la société. Des débats et une large concertation dont l'objectif était d'apporter le maximum d'idées et de propositions, toutes orientées vers la consolidation du modèle de démocratie que le Maroc a su élaborer avec patience et réalisme. Des informations concordantes font état de la finalisation de la première mouture de ce projet de réforme. Il faudra attendre que SM le Roi puisse en valider le contenu, en ce sens que ce texte devrait être porteur des ingrédients d'une réforme à la hauteur des attentes des Marocaines et Marocains. Un texte qui devra répondre aux prés requis d'un modèle de démocratie qui observe les valeurs cardinales d'attachement à «la bonne gouvernance, à la justice sociale renforcée et à la consolidation des attributs d'une citoyenneté digne». Cela dit, il nous a été donné de constater que durant toute la période de travail de la commission de révision de la Constitution, toutes les parties concernées se sont tenues à un devoir de réserve exemplaire. Aucune fuite, organisée ou non, n'a été remarquée concernant le contenu des hypothèses de travail ou le profil de la configuration de la mouture finale du texte. Cette réserve aura permis, sans nul doute, aux membres de cette commission, de travailler dans un climat saint et serein loin de toute surenchère. Une situation qui aurait pu naître d'une manipulation ou supputation mal placée à propos d'un projet de cette envergure. Il n'est point question ici de faire l'éloge de la sacro-sainte règle de rétention de l'information ou de black-out, en vogue à une certaine époque, mais il est plus question ici de réunir les conditions idoines pour une large concertation, citoyenne et sereine complètement éloignée de toute forme de surenchère stérile.