Vol à l'arraché. Ce phénomène, qui noircit la ville blanche, est en train de se banaliser. Et la rage des voleurs continue de faire des victimes et de prendre des proportions alarmantes. Au cours de la semaine dernière, le quartier Moulay Abdellah dans la préfecture de l'Arrondissement de Aîn Chock à Casablanca a été le théâtre d'une scène sanglante et mortelle. Un jeune, qui a opposé une farouche résistance aux voleurs, a été mortellement poignardé. Les gangsters, qui voulaient le délester de ce qu'il portait sur lui, l'ont descendu d'une manière violente en quelques secondes devant la passivité de certains passants et la peur des autres. Ils l'ont laissé corps sans âme, gisant dans une marre de sang, avant de prendre le large. Un spectacle désolant qui rappelle l'ignoble acte qui a eu lieu dans la zone des Roches Noires, il y a deux ans, lorsqu'un médecin a été poignardé mortellement par un malfaiteur qui venait de quitter la prison d'Okacha. Au cours de la même semaine, un trafiquant de drogue à Lahraouiyine s'en est pris violement aux flics qui étaient sur les lieux pour le neutraliser. Il a forcé un barrage de police dans la zone et pris la poudre d'escampette. Ses complices ont été arrêtés immédiatement et des quantités de drogue ont été saisies. Cette localité, où sévit moult fléaux sociaux, en plus du phénomène de l'habitat anarchique, est en passe de devenir un fief du crime et du trafic de la drogue, affirment, non sans amertume, des acteurs sociaux de la zone. Sur la rue «Lavoisier» dans la préfecture des arrondissements de Casablanca-Anfa, plusieurs actes de vol et de tentative d'agression sous menace de l'arme blanche ont été enregistrés au cours des derniers quinze jours. Au centre ville, un journaliste du quotidien «Akhbar Al Youme» a été, il y a quelques jours, la victime de ces bandes criminelles qui sèment la terreur au sein de la population. Des gangsters l'ont surpris sur une ruelle peu fréquentée et l'ont délesté, sous menace de l'arme blanche, de son portefeuille. Il faut dire que chaque semaine apporte son lot de nouvelles victimes et de nouvelles souffrances. Et si Casablanca est une grande ville, ses malfaiteurs se montrent à sa taille. Le phénomène est alarmant. Il est en passe de devenir atrocement banal. Des gangsters apparaissent, agressent et disparaissent à bord de motos perfectionnées et performantes. Comparativement à d'autres villes de la même taille, Casablanca demeure, certes, en sécurité. Mais d'aucuns soulignent que les politiques de la ville et ses décideurs sont appelés à accompagner «sécuritairement» le développement que connaît la Métropole dans tous les secteurs. Car, n'oublions pas que Casablanca est la deuxième place financière du continent africain et draine à elle seule 48% des investissements et assure pas moins de 60% du PNB du Maroc.