Le déficit commercial continue de peser de manière significative sur l'économie nationale. Malgré une nouvelle reprise des exportations, la lourdeur de la facture pétrolière du Maroc combinée à une importante hausse des coûts de matières premières et une conjoncture de fortes incertitudes ont porté le déficit à plus de 5%. De même, l'évolution des finances publiques laisse apparaître un déficit budgétaire de 19.6 milliards de dirhams causé principalement par la baisse des recettes ordinaires et la hausse des dépenses globales. Dans son dernier bulletin sur la conjoncture économique et financière du mois d'octobre 2010, les analystes de la Banque Centrale estiment que la légère reprise de l'activité économique mondiale se poursuit et que les signes de fragilité persistent toujours. Sur le plan national, le rapport de BAM confirme qu'au niveau des échanges extérieurs du Maroc, les exportations ont affiché une petite amélioration s'établissant à fin septembre à 24% contre un repli de 32.7% une année auparavant. Cette petite performance s'explique beaucoup plus par la hausse des ventes des phosphates. Du côté des importations (13.4%), la tendance est moins bonne. Les achats des produits pétroliers ont augmenté de 34.8% creusant ainsi le déficit commercial de 5.1%. Les recettes voyages et les transferts MRE se sont respectivement accruent de 6.4% et 8.2%. Pour leur part, les recettes des investissements et prêts privés étrangers sont restés limités à 18.3 milliards de dirhams. Comparativement à l'année dernière, la croissance du PIB global s'inscrit en baisse soit 3% contre 4.2% en 2009. Cette contreperformance s'explique essentiellement par le repli de la production et de la valeur ajoutée agricole (-7.6%) avec en même temps la consolidation des activités secondaires et tertiaires (+4.9%). Sur le chapitre des finances publiques, BAM annonce qu'à fin septembre dernier le déficit budgétaire s'est élevé à 19,6 milliards de dirhams contre un excédent de 6,7 milliards une année auparavant. Ce déficit est attribué à la baisse des recettes ordinaires combinée à la hausse des dépenses globales notamment celles liées à la compensation et aux dépenses de fonctionnement. En terme de liquidité bancaire, les besoins sont évalués à 7,5 milliards de dirhams au titre du mois d'octobre 2010 contre 16 milliards le mois précédent suite à la hausse des avoirs extérieurs net de Bank Al Maghrib. Au niveau des sources de création de la monnaie, les derniers chiffres affichent une augmentation de 11,2% des crédits qui restent inférieurs à ceux observés en août dernier. La décélération a touché les crédits à l'équipement et ceux à la consommation ainsi que les facilités de trésorerie et les prêts immobiliers. Côté inflation, l'analyse de la conjoncture indique que la hausse récente des cours mondiaux des matières premières et le léger redressement de la demande étrangère n'ont pas eu d'impact sur les prix à la consommation sur le plan national. L'inflation sous jacente s'est établie à 0.2% contre 0.4% un mois auparavant. A rappeler que la croissance dans les principaux pays émergents reste la force motrice de la dynamique de l'économie mondiale. Ils rappellent, à cet effet que les prévisions du FMI tablent sur une croissance économique plus ou moins soutenue en 2010 contre un ralentissement pour l'année qui suit. Ainsi, la croissance du PIB mondial devrait s'établir à 4.8% cette année pour se replier à 4.2% en 2011. Pour cause : un taux de chômage élevé et des difficultés au niveau des finances publiques.