La communauté marocaine établie en Grande-Bretagne a exprimé sa mobilisation constante afin de lever le voile sur la disparition du militant Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, dont le sort reste inconnu depuis son enlèvement en septembre dernier par les milices du polisario à Tindouf (sud-ouest de l'Algérie). Plusieurs représentants de cette communauté ont appelé, lors d'une rencontre tenue à Londres, la communauté internationale et les organisations de défense des droits humains à intervenir pour élucider le sort du militant, dont les droits les plus fondamentaux ont été violés par la junte séparatiste qui contrôle les camps de séquestration sur le territoire algérien. Ils ont tenu à rappeler que M. Ould Sidi Mouloud a été victime de disparition forcée pour avoir exprimé en public son soutien à l'initiative d'autonomie présentée par le Maroc pour régler le conflit artificiel créé autour de l'intégrité territoriale du Royaume. La disparition de Ould Sidi Mouloud «est la preuve irréfutable que la liberté d'expression et les droits de l'Homme n'ont pas droit de cité dans les camps de Tindouf», ont-ils dit. La junte séparatiste du polisario a voulu, en kidnappant M. Ould Sidi Mouloud, adresser un message d'intimidation aux autres sahraouis marocains retenus contre leur gré dans les camps de Tindouf, en violation de toutes les règles du droit humanitaire international, ont indiqué les représentants de la communauté marocaine. Ils ont appelé l'Algérie, en tant que pays qui abrite les camps sur son territoire, à faire prévaloir la voix de la raison et lever le siège imposé aux populations séquestrées afin de leur permettre de jouir de leurs droits les plus élémentaires à la liberté d'expression et de mouvement. Les participants à la rencontre ont annoncé leur intention de poursuivre la lutte en faveur de la libération de M. Ould Sidi Mouloud et de toute la population de Tindouf, notamment à travers l'organisation, ce weekend, d'une manifestation devant le siège du parlement britannique à Londres. Cette manifestation sera notamment l'occasion de mettre en relief le calvaire qu'endurent les populations emprisonnées à Tindouf et d'appeler le gouvernement et le parlement britanniques ainsi que les organisations de défense des droits de l'Homme à faire pression sur l'Algérie et ses protégés du polisario pour libérer sans condition préalable M. Ould Sidi Mouloud et garantir son droit à la liberté d'expression et de mouvement. Plusieurs membres de la communauté marocaine en Grande-Bretagne avaient participé à une manifestation organisée au début du mois d'octobre devant le siège du Parlement de Westminster pour exprimer leur solidarité avec Ould Sidi Mouloud. Venus de plusieurs régions du Royaume-Uni, les membres de la communauté marocaine et plusieurs acteurs des droits de l'Homme ont scandé lors de cette manifestation des slogans appelant à la libération immédiate de M. Ould Sidi Mouloud et à garantir sa protection contre la torture pratiquée par les séparatistes du polisario sur le sol algérien. La manifestation a été l'occasion de sensibiliser l'opinion publique britannique et les forces vives du Royaume-Uni au sujet de l'enlèvement de M. Ould Sidi Mouloud et au-delà les interpeller au sujet de la situation inhumaine dans laquelle des milliers de sahraouis marocains vivent dans les camps de séquestration sur le territoire algérien, privés de leurs droits les plus fondamentaux. Des lettres et des pétitions, distribuées à cette occasion, ont exprimé le soutien aux appels à la libération de Ould Sidi Mouloud, lancés par les organisations internationales de défense des droits de l'Homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch. Rappelons qu'Amnesty International a fait état de craintes au sujet de la sécurité de M. Ould Sidi Mouloud. Soulignant que la junte séparatiste exerce la répression contre les dissidents, Amnesty a relevé que M. Ould Sidi Mouloud a été enlevé à son retour dans les camps de Tindouf après avoir exprimé son soutien à l'initiative d'autonomie présentée par le Royaume. Selon Amnesty, la famille du militant est toujours sans nouvelle de lui depuis son enlèvement, une situation qui, selon l'organisation, «suscite des craintes pour sa sécurité». Amnesty, tout en insistant que M. Ould Sidi Mouloud «ne doit pas faire l'objet de représailles dans les camps de Tindouf», a appelé les séparatistes du «polisario» à révéler le lieu de sa détention. «Amnesty International estime que le soutien pacifique au plan d'autonomie ne doit pas être perçu comme un acte qui justifie les restrictions imposées à la liberté d'expression», a dit l'organisation.