Amnesty International exprime ses inquiétudes et considère l'Algérie comme responsable Les réactions continuent à fuser de partout suite à l'arrestation par les milices du «polisario» de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud à son arrivée au poste frontière menant aux camps de Tindouf et dont le sort demeure inconnu. Ainsi, l'Organisation internationale de défense des droits humains, Amnesty International (AI, basée à Londres), a exprimé jeudi ses inquiétudes au sujet du sort de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, appelant la junte séparatiste du «polisario» à «clarifier son statut juridique» et le lieu de sa détention. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, qui soutient le plan d'autonomie présenté par le Maroc pour le règlement de la question du Sahara sous souveraineté marocaine, «ne doit pas faire l'objet de représailles dans les camps de Tindouf, en Algérie», a souligné Amnesty dans un communiqué. Amnesty souligne craindre que son interpellation ne soit intervenue que sur la base du soutien qu'il a publiquement manifesté à la proposition d'autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine. Mohamed Cheikh Sidi Mouloud, frère de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, a confié à Amnesty que «ses proches ignorent le lieu de sa détention». «Les membres de sa famille ont été informés verbalement qu'il sera déféré devant un tribunal militaire dans 12 jours», poursuit Amnesty. L'enlèvement de Ould Sidi Mouloud a été confirmé par des sources dans les rangs des séparatistes, citées par Amnesty International. «Amnesty International estime que le soutien pacifique au plan d'autonomie ne doit pas être perçu comme un acte qui justifie les restrictions imposées à la liberté d'expression», souligne le communiqué, appelant à la remise en liberté de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, qui doit avoir accès, avec effet immédiat, à un avocat, sa famille et tous les soins médicaux dont il aurait besoin. L'organisation a, en outre, souligné dans sa lettre qu'elle envisage de considérer Ould Sidi Mouloud comme «un prisonnier de conscience s'il s'avère qu'il a été détenu uniquement sur la base de ses positions en faveur du plan d'autonomie». Et Amnesty de souligner que le gouvernement algérien, en tant que pays abritant les camps de Tindouf, «assume la responsabilité de garantir le respect du droit à la liberté d'expression sur son territoire». «Les autorités algériennes ont empêché les deux journalistes marocains de l'hebdomadaire +Assahara Al Ousbouiya+, Lahcen Tigbadar et Mohamed Slimani, d'assurer la couverture du retour de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud aux camps de Tindouf», poursuit Amnesty. Mohamed Slimani a confié à Amnesty que dès leur arrivée à Tindouf, lui et son collègue ont été soumis à un interrogatoire par les responsables des services algériens de sécurité et qu'ils ont été assignés à résidence surveillée jusqu'à leur expulsion de l'Algérie le 22 septembre. Le HCR suit l'affaire de «très près» et «avec préoccupation» Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), a déclaré «suivre avec préoccupation» l'arrestation dans les camps de Tindouf, de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, responsable du polisario. Dans une déclaration à la presse, jeudi à Rabat, à l'occasion d'une journée d'information sur la situation des réfugiés au Maroc, le représentant de l'UNHCR, M. Johnnes Van Der Klaauw, a affirmé que le Haut Commissariat, saisi par les ONG et Ould Salma lui-même, suit avec «préoccupation» et de «très près» l'arrestation dans les camps de Tindouf de ce dirigeant. Ould Sidi Mouloud avait, avant son arrestation, lancé un appel à l'opinion publique sahraouie et internationale dans lequel il avait exprimé sa détermination à défendre ses convictions en dépit de l'état de terreur que la direction du «polisario» impose dans les camps pour museler les consciences vives et les empêcher de clamer la vérité. Il avait aussi exhorté les Nations Unies et toutes les organisations internationales de défense des droits de l'Homme à le soutenir en vue de préserver son droit à la liberté d'expression et son intégrité physique. Le mouvement «Khat Achahid» appelle à la libération «immédiate» de Mustapha Salma Le mouvement «Khat Achahid « a appelé à la libération immédiate de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud et au respect de son droit d'exprimer librement ses opinions dans les camps de Tindouf. Dans un communiqué, le mouvement a exhorté «les dirigeants du +Polisario+ qui sont entrain d'opprimer» la population Sahraouie des camps de Tindouf, de libérer «immédiatement» Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud. Le mouvement, qui tient à «faire part publiquement de sa solidarité avec Ould Mouloud», a affirmé «le soutenir dans son droit d'exprimer son opinion en toute liberté, de rejoindre sa famille et de circuler librement dans les camps de Tindouf». Depuis l'enlèvement de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, son sort reste méconnu si ce n'est de la direction du Polisario et de ses bourreaux», a dénoncé «Khat Achahid», faisant assumer à «la direction du Polisario, l'entière responsabilité de toute action qui pourrait porter atteinte à la sécurité, l'intégrité, la liberté et la santé de Ould Sidi Mouloud». Un think-tank français plaide pour un Comité de soutien L'Observatoire d'études géopolitiques a jugé «contraire aux principes universels des droits de l'Homme» l'enlèvement de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, mardi par le «polisario», et appelé à la constitution d'un «Comité de vigilance et de soutien» pour suivre de près cette affaire. Ce Comité devra «informer l'opinion internationale, suivre la situation de M. Ould Sidi Mouloud, et lui apporter toute aide nécessaire sur le plan juridique», a expliqué M. Charles Saint-Prot, directeur de ce think-tank basé à Paris, dans une déclaration à la presse. «L'arrestation de M. Ould Sidi Mouloud, et les menaces qui peuvent peser sur son intégrité physique et les membres de sa famille, est contraire aux principes universels des droits de l'Homme et aux dispositions des Conventions de Genève», a-t-il relevé. Le think-tank français s'interroge, à cet égard, sur «la situation anormale» qui prévaut toujours dans les camps de Tindouf «où la liberté de circulation est inexistante et le droit de libre expression interdit, ce qui fait des populations concernées les otages d'un conflit artificiel dont le principal effet est contribuer à aggraver l'instabilité dans la région maghrébo-sahélienne». Une ONG norvégienne interpelle la communauté internationale L'ONG norvégienne, «World Action for Refugees», a appelé, jeudi, la communauté internationale à garantir la protection et l'intégrité physique de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, enlevé, mardi, par les milices du «polisario». World Action for Refugees «appelle la communauté internationale à prendre au sérieux ce cas et à garantir (à) la protection et l'intégrité physique de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud», a indiqué l'ONg dans un communiqué. De même, l'ONG a exprimé sa préoccupation quand aux «menaces sérieuses» pesant sur la vie de Ould Sidi Mouloud et sa famille, appelant le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés à prendre les mesures nécessaires à fin d'assurer sa protection. «Les menaces proférées contre Ould Sidi Mouloud, et le déni de son droit à rejoindre sa famille dans les camps de Tindouf «sont des preuves tangibles attestant que le polisario, soutenu par Alger, tient avec une main de fer la population séquestrée dans les camps», ajoute la même source. «World Action for Refugees» a, par ailleurs, dénoncé l'interdiction faite, le 17 septembre à des familles sahraouis marocains bénéficiaires de l'opération d'échange de visites familiales, ajoutant que cet acte constitue une «violation flagrante des principes de l'ONU, et des mesures d'établissement de la confiance». L'ONG norvégienne a également dénoncé le silence persistant de certains militants qui, prétendant être des défenseurs des droits de l'homme, demeurent paradoxalement sélectifs dans leurs actions». «World Action for Refugees» a par ailleurs déploré les conditions inhumaines dont sont vit la population séquestrée dans les camps de Tindouf, privée de son droit fondamental à la liberté de mouvement. L'association britannique «Anglo-Moroccan Networking Alliance» condamne L'association britannique «Anglo-Moroccan Networking Alliance» (AMNA), a vigoureusement condamné jeudi l'enlèvement de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud par les miliciens du polisario dans les camps de séquestration de Tindouf (sud-ouest de l'Algérie). «Nous condamnons avec force cet acte qui représente une grave violation des droits physiques et moraux de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, garantis par le droit international», insiste AMNA, rappelant que l'Algérie, qui abrite les séparatistes du polisario sur son territoire, assume l'entière responsabilité dans cette affaire. L'enlèvement de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, qui constitue une violation manifeste des règles internationales régissant les droits de l'homme, vient apporter une preuve supplémentaire des graves exactions que l'Algérie continue de cautionner à travers son soutien aux séparatistes du polisario, indique AMNA. Cet enlèvement ne laisse aucun doute sur l'implication de l'Algérie, martèle l'alliance, appelant la communauté internationale à œuvrer pour la libération immédiate de M. Ould Sidi Mouloud et à condamner l'Algérie pour cet acte. L'Algérie «assume l'entière responsabilité» de la situation désastreuse dans laquelle vivent les populations séquestrées à Tindouf», indique encore AMNA, soulignant qu'Alger «ne peut pas échapper à cette responsabilité» L'Alliance appelle, par ailleurs, le Secrétaire général de l'Onu à intervenir auprès des autorités algériennes pour obtenir la libération immédiate de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud. Un prélat belge se dit «profondément choqué» Le Prélat ecclésiastique catholique belge, Mgr Jean Abboud, s'est dit «profondément attristé et choqué» par l'enlèvement de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud par les milices du «polisario», appelant à une mobilisation internationale pour assurer sa sécurité et sa libération immédiate. «Je suis profondément attristé et choqué par l'enlèvement de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud pour avoir voulu être raisonnable et revenir à la décision des Nations unies et appuyer la proposition marocaine d'autonomie au Sahara, largement saluée par la communauté internationale», a indiqué à la MAP, Mgr Abboud qui participait, jeudi à Bruxelles, à un sit-in devant le siège de la Commission européenne pour revendiquer la libération de Ould Sidi Mouloud. Mgr Abboud, qui est également juriste en Droit pénal international, a exhorté la communauté internationale à faire pression sur le «polisario» et l'Algérie afin de permettre à Ould Sidi Mouloud de «retrouver les siens sain et sauf», saluant par la même le courage de ce haut responsable du «polisario» qui a exprimé librement son opinion. «M. Ould Sidi Mouloud est une nouvelle victime qui s'ajoute à la longue liste du +polisario+ et d'Alger», a tenu à souligner Mgr Abboud, qualifiant de «très choquant» qu'un pays arabe, en l'occurrence l'Algérie, soutienne encore de tels «mouvements criminels et terroristes». L'enlèvement de Ould Sidi Mouloud relève du «terrorisme intellectuel» et constitue un viol flagrant des articles 3 et 6 de la Convention des Droits de l'Homme, a, en outre, précisé Mgr Abboud, ajoutant que «le +polisario+ se comporte toujours de façon terroriste». Mgr Abboud a, par ailleurs, souligné la nécessité de mettre en place «le plus rapidement possible» un Tribunal pénal spécial pour juger les crimes du «polisario», affirmant l'existence de cas de «cannibalisme» dans les camps de Tindouf. «On coupe à des personnes leur propre chair qu'on leur donne à manger par la suite», s'est-t-il indigné. Un expert espagnol: la dictature du «polisario» dévoilée au grand jour La dictature du «polisario» a été dévoilée au grand jour avec l'enlèvement de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, a affirmé un expert espagnol de la question du Sahara. Avec le kidnapping de M. Ould Sidi Mouloud, le «polisario» a révélé sa vraie nature qui impose ses idées par la dictature dans un simulacre où les Sahraouis n'ont pas droit à la parole, a affirmé le journaliste Chema Gil, spécialiste du Maghreb et de la question du Sahara, dans un article d'analyse publié sur le site espagnol d'information «Globedia». «La dictature du +polisario+ a poussé les jeunes Sahraouis à fuir par centaine les camps de confinement à Tindouf « et rallier le Maroc qui propose une solution audacieuse pour résoudre le conflit du Sahara à travers l'octroi d'une large autonomie à ses provinces du Sud, a souligné cet expert. L'enlèvement de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud par les milices du «polisario» relève de l'arbitraire, a-t-il noté, relevant que plusieurs médias, Organisations des droits de l'Homme et Associations de la société civile ont demandé la libération de Mustapha Salma, un responsable du «polisario», arrêté pour le simple fait d'avoir livrer son opinion sur le plan d'autonomie proposé par le Maroc. L'écrivain-journaliste espagnol souligne, par ailleurs, que l'enlèvement de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, «a coïncidé avec l'arrestation à Tindouf de deux journalistes marocains par les services de sécurité Algériens». Les deux journalistes s'étaient rendus à Tindouf pour assurer la couverture du retour dans les camps de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud et «mener une enquête sur les violations des droits de l'Homme dans ces camps», a indiqué Chema Gil. Appel pressant des Marocains d'Europe Des dizaines de citoyens marocains établis dans plusieurs pays européens ont observé, jeudi à Bruxelles, des sit-in devant l'ambassade de l'Algérie en Belgique et le siège des institutions européennes pour réclamer la libération immédiate de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, enlevé par la milice du «polisario» au grand dam des lois internationales et des droits de l'Homme. Lors de ces sit-in, les manifestants venus notamment d'Allemagne, de France, d'Italie, d'Espagne et des Pays-Bas, ont interpellé la communauté européenne à «sortir de son mutisme et réagir face aux violations flagrantes des droits humains que subit au quotidien la population sahraouie marocaine séquestrée dans les camps de Tindouf par le +polisario+ et avec la bénédiction de son mentor l'Algérie». «Nous dénonçons avec la plus grande indignation l'enlèvement et la détention arbitraire de M. Ould Sidi Mouloud arrêté à son retour à Tindouf par la milice du polisario et les services de sécurité militaire algérienne pour être conduit vers une destination inconnue», ont souligné les manifestants, appelant à sa libération «immédiate et sans conditions». Ils ont de même interpellé la communauté européenne pour intervenir auprès du «polisario» et de l'Algérie afin d'assurer la protection de M. Ould Sidi Mouloud et celle des membres de sa famille qui «courent tous un grand danger». Les manifestants ont par la même occasion salué le courage et la détermination de M. Ould Sidi Mouloud qui avait exprimé à plusieurs reprises sa décision de retourner auprès des siens à Tindouf en dépit des menaces du «polisario» suite à ses déclarations favorables à la proposition d'autonomie marocaine. Arborant le drapeau national, le portrait de SM le Roi Mohammed VI ainsi que des portraits de M. Ould Sidi Mouloud, ils scandaient des slogans condamnant cet enlèvement qui a pour unique objectif de museler la liberté d'expression. M. Ould Sidi Mouloud n'avait fait que manifester sa préférence pour le plan d'autonomie en vue de régler le problème du Sahara qui n'a que trop duré, ont-ils rappelé. Ils ont également appelé à la protection des populations sahraouies séquestrées dans les camps de la honte et à la levée du siège qui leur est imposé pour qu'elles puissent bénéficier de la liberté de mouvement et regagner la mère patrie, rappelant dans ce sens que les Sahraouis ne cessent de rallier massivement leur pays. Les Marocains d'Europe ont de même réitéré leur soutien à la proposition marocaine d'autonomie affirmant qu'elle «est et sera la seule et unique solution pacifique et démocratique pour régler définitivement le conflit artificiel autour du Sahara marocain». Au terme de ces sit-in, organisés à l'appel du Collectif international de soutien à Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, des lettres ont été remises notamment au président permanent du Conseil européen et au Haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.