Pour éviter toute restriction de l'exercice d'un droit constitutionnel M'Barek TAFSI Organisée à l'initiative du Front national de défense du droit de grève, une marche de protestation contre les dispositions rétrogrades et restrictives du projet de loi organique relatif à l'exercice du droit de grève, en cours d'examen au Parlement, a réuni dimanche 19 janvier à Rabat, une foule nombreuse de citoyennes et de citoyens, qui ont répondu nombreux à l'appel des composantes du Front dont le Parti du Progrès et du Socialisme. Le PPS en tête du cortège Dans un appel aux militantes et aux militants, posté sur le site officiel du PPS, le Secrétaire général Mohammed Nabil Bendabdallah a souligné que « le parti, membre actif de ce front, participe à cette étape militante, dans l'objectif de parvenir à un cadre légal de la grève avancé et conforme aux droits de l'homme, loin de toute entrave ou restriction de l'exercice de ce droit constitutionnel, et ce au cours des étapes restantes de la procédure de discussion et d'adoption au Parlement avec ses deux chambres. Cette étape militante et de mobilisation constitue une contribution politique, à charge symbolique, en rapport avec les efforts du parti pour l'émergence d'un mouvement social citoyen, qui aura comme rôle d'activer la lutte politique et sociale, à travers l'élévation de l'action commune entre les différentes forces vives et acteurs démocratiques et progressistes de la société, dans les différents fronts de lutte sur toutes les questions qui concernent le présent et l'avenir du pays et qui préoccupent les citoyennes et les citoyens ». Pour sa part, Karim TEJ, membre du Bureau politique du PPS, qui se trouvait en compagnie d'autres militantes et militants du parti en tête du cortège, a indiqué dans une déclaration à Al Bayane que « nous sommes aujourd'hui en plein cœur de cette marche de protestation, à laquelle le Front national de défense de l'exercice du droit de grève, pour exprimer de manière forte le refus du contenu du projet de loi présenté par le gouvernement et qui comporte encore des reculs, en dépit des progrès qu'il a connus à la Chambre des représentants. Ces reculs entravent sérieusement l'exercice du droit de grève en dictant notamment de nombreuses conditions impossibles à remplir et des sanctions répressives qui ne siéent pas avec l'esprit de la Constitution qui consacre l'exercice des droits et des libertés. La présente marche fait en effet partie des plaidoyers nombreux que le Front pour la défense de l'exercice du droit de grève entreprend pour attirer l'attention sur la gravité du contenu de ce texte ». De son coté, Younès FIRACHINE militant de la CDT, a affirmé dans une déclaration à Al Bayne que la présente marche populaire de protestation est organisée avec la participation de différents forces politiques, syndicales et civiles et de défense des droits humains pour exprimer d'une seule voix leur refus du contenu du projet de loi organique sur la grève entravant l'exercice du droit de grève. C'est un texte qui contredit la Constitution et les conventions internationales, selon lui. A travers cette marche, a-t-il ajouté, nous attirons encore une fois le gouvernement sur le fait que le recours à la majorité parlementaire ne va pas lui permettre de faire passer cette loi, qui va à l'encontre d'un droit constitutionnel, a-t-il dit, rappelant que le gouvernement vise à entraver, à travers cette loi, l'exercice du droit de grève. C'est ce que rejette le Front national de lutte de la défense de l'exercice du droit de grève, qui a programmé une série d'actions dont l'actuelle marche de protestation, à laquelle participent différentes forces sociales, politiques et syndicales ». Agissant ainsi, « le Front est déterminé à poursuivre la combat jusqu'à faire tomber cette loi restrictive et contraindre le gouvernement à rouvrir le dialogue avec toutes les forces concernées pour parvenir à un projet qui fait l'objet de consensus », a-t-il dit. Dès les premières heures de la matinée, les participants avaient commencé en effet à affluer en groupes vers la place de BAB AL HAD, d'où le coup d'envoi a été donné vers 11H00 avant que le cortège ne sillonne les Boulevards Mohammed V, Hassan II et Ennasr en passant devant le siège du Parlement. Brandissant des pancartes et des banderoles dénonçant l'intention des initiateurs de ce texte de porter un coup fatal au droit de grève, les participants scandaient des slogans pour protester contre les mesures restrictives du droit de grève contenues dans le projet de loi organique en cours d'examen. Ils appelaient aussi à l'élaboration d'un nouveau texte de consensus en phase avec l'esprit de la Constitution de 2011 et au niveau des conventions internationales ratifiées par le Maroc en la matière. Selon les organisateurs, cette marche fait partie du programme de lutte du Front de défense du droit de grève et de ses initiatives contre ce projet, dont la version adoptée par la Chambre des représentants contient encore de nombreuses dispositions attentatoires à l'exercice du droit de grève et à la liberté syndicale, pourtant garantis par la Constitution. A travers cette action, le Front vise en premier lieu à faire entendre la voix des défenseurs des droits de l'homme en général et des droits des travailleurs en particulier dont celui du droit de grève. Il entend aussi continuer à faire pression sur le gouvernement pour qu'il revoit son attitude et œuvre pour adapter ce projet de loi organique à l'esprit de la Constitution et aux chartes et conventions internationales y afférentes. Et ce dans l'objectif majeur d'assurer une protection légale aux travailleurs, aux fonctionnaires, aux différentes catégories de professionnels et à l'ensemble des citoyennes et citoyens pour l'exercice du droit de grève et la garantie d'une pratique démocratique saine à l'ensemble des composantes de la société.