Projet de loi organique relatif à l'exercice du droit de grève M'Barek TAFSI Des organisations politiques, syndicales, civiles et professionnelles ont annoncé la constitution du « front de la défense de l'exercice du droit de grève », dans le cadre d'une initiative visant à faire face au projet de texte « restrictif », soumis par le gouvernement au Parlement. Au cours d'une conférence de presse organisée, mercredi 27 novembre au siège du SNPM (syndicat national de la presse marocaine) à Rabat, les représentants de ces organisations ont été unanimes à souligner que le projet de loi organique relatif à l'exercice du droit de grève comporte des mesures et des dispositions « rétrogrades et restrictives » par rapport aux acquis réalisés en la matière. Dans une déclaration conjointe, dont lecture a été donnée par Karim Tej, membre du bureau politique du PPS, les membres de ce front indiquent que cette initiative vise à faire face à la tentative de restriction du droit de grève, qui est un droit constitutionnel. La déclaration rappelle qu'après avoir examiné et relevé les mesures et dispositions jugées rétrogrades et restrictives, les organisations syndicales, politiques, professionnelles et associatives, ont décidé de la constitution de ce front pour faire face au texte du gouvernement, qui exclut de nombreuses catégories sociales de l'exercice de ce droit de grève. Le projet de texte prévoit même des mesures répressives et punitives. Et ce sans parler de l'approche ayant empêché les partenaires sociaux et les autres forces sociales de participer à son élaboration, alors qu'il s'agit d'une loi sociale qui concerne l'ensemble des citoyennes et des citoyens. Partant de ce constat, les organisations, membres de ce front, ont décidé de lancer cette initiative de coordination et d'action commune, sur la base d'une charte constitutive et d'un programme de lutte visant à faire face à ce projet gouvernemental, qui sape l'exercice du droit de grève. Cette initiative baptisée « front de la défense du droit de grève » est ouverte à toutes les organisations et acteurs qui adhèrent à son programme militant. Ce front aspire à coopérer et coordonner avec toutes les dynamiques sociales intéressées par le sujet. Cette initiative intervient, ajoute la déclaration, dans un contexte national général marqué par la montée des tensions sociales du fait des politiques publiques poursuivies dans de nombreux domaines et en matière d'élaboration de lois fondamentales et structurantes sur le plan social et au niveau de l'exercice des droits et libertés. L'initiative lancée aspire à élargir la portée de son action de coordination afin d'inclure des dossiers et d'autres questions sociales en cas de besoin. Font partie de ce front des partis politiques dont en premier lieu le Parti du Progrès et du Socialisme et l'Union Socialiste des forces populaires, des Syndicats tels que la CDT et l'UNTM ainsi des organisations de défense des droits de l'homme et autres.