Habitée par une passion sans borne pour la gastronomie marocaine et farouchement attachée à son identité et à ses origines, Badiâa Bouya est devenue la meilleure avocate de l'art culinaire national au Rwanda, ce pays verdoyant niché au centre de l'Afrique de l'Est. Installé à Kigali depuis 2019 suite à un transfert professionnel de son époux, cette jeune mère bienveillante qui voue un engouement immodéré pour la cuisine de son pays natal découvrit une jeune métropole en plein essor où l'art culinaire rime avant tout avec l'art de bien vivre et de bien-être. Après son arrivée dans la capitale rwandaise, cette native de Marrakech au regard pétillant et au sourire paisible voulait continuer à exercer son métier-passion, étant lauréate de l'Institut de technologie hôtelière et touristique (ITHT) de la Cité ocre, munie d'un parcours professionnel très riche de par son passage par plusieurs pays étrangers et ses expériences professionnelles en tant que cheffe cuisinière dans des hôtels de renom à Marrakech et Agadir. Quelques mois après son arrivée, Badiâa Bouya a réussi à mettre en place un projet ambitieux pour se procurer un revenu et, surtout, faire découvrir aux Rwandais les saveurs et l'authenticité des mets marocains ainsi que le savoir-faire propre aux femmes marocaines. Cette ambassadrice de la cuisine marocaine a débuté son projet en offrant des plats marocains sur commande à emporter préparés à son domicile, avant que sa renommée ne se répande dans tous les coins de la ville. Aujourd'hui, Badiâa Bouya reçoit un nombre important de commandes de la part de plusieurs ambassades accréditées à Kigali, désireuses de donner une touche marocaine raffinée au menu de leurs évènements. Outre les représentations diplomatiques, Badiâa compte aussi parmi ses clients des dizaines de Kigaliens, locaux et étrangers. «C'est à travers la gastronomie que l'on peut amener du bonheur, de la joie de la convivialité à nos tables et aux personnes qui nous entourent. Pour moi la cuisine est une passion, un savoir-vivre et surtout et un savoir-être», confie Mme Bouya à la MAP. Aux yeux de cette mère de deux enfants, l'art culinaire est un langage universel qui favorise le rapprochement des peuples et des civilisations et aussi un «formidable vecteur» de vivre-ensemble et de promotion des cultures. Abordant son expérience au pays des mille collines, elle a indiqué que les Rwandais ont un faible particulier pour le légendaire couscous à sept légumes et le tagine marocain, faisant remarquer que beaucoup de rwandais préfèrent les plats servis dans un cadre familial. «Les Rwandais ont découvert que les mets marocains sont prestigieux, authentiques et conçus pour être servis dans un cadre familial ou dans les occasions sociales, c'est pourquoi ils s'intéressent de plus en plus à notre gastronomie», a-t-elle expliqué. D'autre part, Mme Bouya a fait observer que les saveurs de l'art culinaire marocain racontent l'histoire des amazighes, des arabes, des musulmans et des juifs qui cohabitent ensemble dans le Royaume depuis des siècles, ajoutant que la cuisine marocaine a connu des améliorations au fil du temps, impulsées par les différentes civilisations et cultures que le Maroc a connu. Evoquant ses ambitions et ses plans futurs, la jeune cuisinière dit vouloir ouvrir prochainement un restaurant 100% marocain en Afrique pour faire rayonner davantage la gastronomie nationale dans le continent. L'art culinaire marocain se fait désormais connaître de plus en plus au Rwanda, à la faveur de cette ambassadrice de la cuisine marocaine portée par sa curiosité gourmande et son exigence du travail bien fait.