L'industrialisation en Afrique est aujourd'hui un enjeu capital pour le Continent. La réalisation de processus qui est à même de développer et stabiliser la croissance économique nécessite l'activation de quatre leviers majeurs. Il s'agit d'améliorer le climat des affaires, réduire les coûts de l'énergie et ceux de la logistique et de transport. Il s'agit aussi de capitaliser sur les ressources naturelles et développer les partenariats stratégiques public/privé. Un autre levier non des moindres est celui qui consiste à s'appuyer sur les technologies de la révolution industrielle 4.0 pour dégager des gains de productivité et mieux s'intégrer sur la chaîne de valeur. Salaheddine Mezouar, président de la CGEM (confédération générale des entreprises du Maroc) reste entièrement convaincu que la croissance va se faire en Afrique. «Je suis un africain convaincu que c'est là où nous devrons nous projeter» a-t-il souligné jeudi lors de la conférence de presse consacrée à la présentation de l'étude « Industrialisation en Afrique : réaliser durablement le potentiel d'un continent. Certes, poursuit-il il y a toujours des difficultés mais il ya aussi une certaine croissance et une volonté et un engagement d'accompagnement. Mezouar explique qu'aujourd'hui, de nombreux acteurs qui n'étaient pas là hier se trouvent actuellement en Afrique (conseillers, experts, promoteurs immobiliers, banques, secteur industriel…). Il rappelle aussi que la CGEM est un partenaire engagé qui reste fortement convaincu que le Maroc doit poursuivre son processus d'industrialisation en consolidant ses capacités industrielles et faire de la croissance externe un cheval de batail avec toutes les articulations appropriées puisque, estime-il, nous avons la capacité d'aller là où il faut au moment opportun. En fait l'étude sur l'industrialisation a pour but de proposer un diagnostic sans concession de la situation en Afrique. L'idée est de pouvoir définir les stratégies gagnantes et mettre en place de nouvelles approches. Des stratégies et des approches qui vont permettre de booster l'économie et créer la valeur dans la production et aussi de renforcer la résilience de l'économie face aux chocs externes à long terme. L'industrialisation de l'Afrique devrait aussi et surtout contribuer à la croissance des différentes régions et à la création des emplois. Néanmoins, cette ambition reste confronter à des contraintes multiples qui font que le poids de l'industrie en Afrique reste encore limité face à l'énorme potentiel dégagé dans le continent. Le constat fait état d'une forte dépendance des pays africains des exportations de matières premières et des produits de base d'où une très grande volatilité des économies. En témoignent les chiffres relatés dans l'étude : La part de l'Afrique dans la valeur ajoutée Manufacturière mondiale se situe à 1,6%, la part des matières premières dans les exportations de marchandises s'élève 71 et le niveau d'intensité technologique des activités manufacturières ne dépasse par les 10% et la contribution du secteur industriel à l'emploi : 13%. L'étude annonce toutefois la conviction qu'un nouveau pacte industriel est une condition pour relever les défis de l'industrialisation de l'Afrique. Ce pacte industriel repose sur un secteur privé moteur de croissance et un secteur public pragmatique et les deux secteurs doivent coordonnés. Le nouveau pacte industriel mise aussi sur la création des chaines de valeurs régionales et l'intégration d'une forte composante technologique dans les choix industriels(IR4th). Les intervenants sont unanimes sur la nécessité de ce pacte industriel dont le premier pas reste la transformation des matières et la capitalisation sur les expériences réussies pour plus de valeurs ajoutées locales et régionales. Ils ont pointé du doigt les surcoûts liés aux problèmes de logistique et de transport et ceux liés au financement et aux conditions de dédouanement.