Les enseignants contractuels ne lâchent pas prise. Ils sont déterminés à poursuivre leur action militante, en dépit des avertissements de limogeage brandis par le ministère de l'éducation nationale. La marche de protestation ayant eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche à Rabat fut un message clair, comme quoi les enseignants s'attachent fermement à leur intégration dans la fonction publique. Les manifestants qui ont répondu massivement à l'appel de la coordination nationale des enseignants contractuels et dont le nombre a été estimé à 40 mille, se sont donné rendez-vous devant le siège du ministère pour se diriger vers le Parlement afin d'observer un sit-in de protestation. La manifestation a débuté derrière une grande bannière où peut-on lire « Contre la contractualisation… Pour la défense de l'école publique », certains manifestants tenaient des bougies à la main, d'autres scandaient à haute voix des slogans dénonçant la politique publique de l'Etat en matière du système éducatif tout en revendiquant plus de dignité et de justice sociale. La marche a sillonné les principales artères de la capitale administrative, en passant par le Boulevard Hassan II puis celui de Mohammed V avant de prendre fin devant l'enceinte parlementaire. Les manifestations se sont poursuivies jusqu'à 2 h30 mn du matin malgré les négociations entre les autorités et des membres de la Coordination nationale pour mettre fin au sit-in, mais en vain. Rejetant l'ultimatim donnés par les responsables sécuritaires, ces derniers, déployant un important dispositif ont dû recourir à la force, en usant des canaux à eau et de matraques pour disperser les manifestants. Selon le journaliste de notre confrère Bayane Al Yaoume, présent sur place, l'intervention des forces de sécurités a fait plusieurs blessés parmi les manifestants dont certains ont été évacués au Centre hospitalier universitaire Ibn Sina. Mais cela n'a en rien ébranlé la détermination des enseignants contractuels qui ont regagné la place Mohammed V vers 5h00 du matin, en réitérant leurs revendications. Il est à souligner que les artères de Rabat ont été hier, dimanche 24 mars, le théâtre d'une grande marche de protestation où quelque 30 mille participants et appuyé par certains syndicats de l'enseignement ont scandé des slogans contre la réaction de l'Exécutif. Notons par ailleurs que plusieurs instances syndicales ont appelé à une grève de 3 jours, du 26 au 28 mars courant, en signe de solidarité avec les enseignants contractuels.