La plate-forme «wraqi.ma», une innovation pour la dématérialisation durable des services publics présentée mardi à Casablanca, ambitionne d'améliorer les relations entre les administrations, les citoyens et les investisseurs en vue de réduire les coûts et la lenteur des procédures. Un ambitieux projet portant sur la dématérialisation des services publics a été lancé en phase pilote sous convention de partenariat avec la commune de Fès, avant son éventuelle généralisation sur l'ensemble du Royaume. Il permettra aux utilisateurs de créer un compte avec un dépôt de signature, que les entités gouvernementales pourront, ensuite, utiliser afin de pouvoir identifier l'utilisateur, l'authentifier et l'autoriser à bénéficier dudit service. Ainsi, tout service public nécessitant la présence physique d'un citoyen tel que la légalisation de signature pourra être effectué à distance à l'aide de signatures électroniques et d'une authentification multi facteurs, ce qui est de nature à accélérer mais aussi à faciliter l'accès aux services. Développée par la start-up de technologie locale Algo Consulting Group (la Marocaine des e-services) qui a reçu une subvention de Microsoft dans le cadre de l'initiative «4Afrika», cette solution d'administration en ligne utilise la machine learning, l'internet des objets et la blockchain. «La plateforme « Wraqi.ma » consiste à ramener une solution innovante au Maroc et également à l'Afrique. L'idée est de dématérialiser tout le processus de légalisation», a déclaré, à cette occasion, Hicham Iraqi Houssaini, directeur général pour les pays francophones de Microsoft en Afrique. Cette solution est « conçue par des Africains pour les africains», a-t-il poursuivi, faisant part de son souhait de généraliser cette innovation à d'autres pays du continent « pour lui donner un grand élan et lui permettre d'accélérer la transformation digitale en Afrique». «Wraqi favorise à la fois l'efficacité, l'accessibilité et l'inclusivité. Nous croyons en sa capacité à pouvoir simplifier la vie des citoyens et à permettre aux gouvernements de pouvoir s'éloigner de processus obsolètes et de méthodes coûteuses sur papier», a-t-il assuré. De son côté, le secrétaire d'Etat chargé de l'Investissement, Othman El Ferdaous, a souligné que cette solution est une innovation endogène conçue par une entreprise marocaine et répond à des besoins proprement marocains étant donné la structure administrative et légale. Il a, dans ce sens, fait savoir qu'après la mise en place de ce projet à Fès et Casablanca, il sera lancé à Casa Finance City (CFC). El Ferdaous a, à cet effet, mis l'accent sur l'importance de la digitalisation du parcours de l'investisseur au niveau de CFC, rappelant que l'agence du développement digital mène un projet de digitalisation du parcours de l'investisseur, en partenariat avec l'Agence marocaine de développement des investissements et des exportations ainsi qu'avec le ministère de l'Intérieur, qui va digitaliser la partie relative aux Centres régionaux d'investissement (CRI). «Nous avons osé l'innovation et la disruption dans un domaine très compliqué, bureaucratique et résistant au changement», a soutenu, pour sa part, Tarik Fadli, directeur général du groupe Algo Consulting, encourageant les start-ups africaines et marocaines à tirer profit de ce programme. Il a indiqué que sa start-up a bénéficié d'un accompagnement de haut niveau à travers divers programmes de l'initiative 4Afrika, à savoir l'accès aux outils technologiques, aux prestations dans divers domaines tels que la formation, la communication, le marketing même le développement du business model. Lancée en 2013, l'initiative 4Afrika vise à libérer et accélérer le potentiel de l'Afrique pour pouvoir créer une technologie destinée non seulement au continent, mais aussi au monde.