Des visages fermés; un bouton de veste non à sa place; se heurtant les uns les autres comme se trouvant à l'étroit; les chefs de partis constituant la majorité gouvernementale montrent le manque d'enthousiasme ressenti lors de l'annonce de leur coalition. De quatre à six, la majorité nouvelle s'est élargie même si l'une de ses composantes, toute à ses élucubrations, voudrait la ramener déjà à un bipôle à qui reviendrait la décision! Sans tomber dans l'effervescence d'un certain nombre de sites électroniques qui se discréditent à publier à tout venant des listes de la future équipe gouvernementale, la lecture de la plupart des commentaires dans les réseaux sociaux montre une désillusion non dissimulée, voire une certaine controverse au sein des bases. Dans l'attente, il reste à établir le programme sur la base duquel le gouvernement va se présenter au parlement et à se mettre d'accord sur l'architecture de l'exécutif pour qu'enfin le rideau se lève sur ce que sera le gouvernement El Othmani, après sa désignation par S.M. le Roi. Il en est ainsi du processus démocratique dans notre pays ; il se consolide malgré les reflux qu'il peut connaître pour une raison ou une autre. Pour l'heure, le nouveau gouvernement devra restaurer la confiance dans le choix stratégique du changement démocratique ; en œuvrant à sa consolidation et en usant de transparence, afin de donner une portée réelle aux déclarations itératives sur la priorité donnée au système éducatif, à la santé et à l'emploi. Les marocain(e)s veulent tirer bénéfice des avancées reconnues de leur pays dans leur vie au jour le jour, pour améliorer leur situation et éliminer la pauvreté, la marginalisation et l'exclusion. La mise en œuvre des dispositions constitutionnelles, particulièrement celles concernant la réforme de l'Etat, permettra d'assurer la meilleure gouvernance de ses institutions dans une complémentarité harmonieuse, l'accélération de la mise en œuvre des dispositions réglementaires et la rénovation de l'arsenal juridique et sa modernisation. L'Etat de droit en sera conforté. La régionalisation avancée et l'accès à l'information devront permettre l'implication de la population et mettre à niveau les territoires. Par la cohérence et la clarté des responsabilités et la reddition des comptes à tous les niveaux de la société, la lutte contre la corruption, la moralisation de la vie politique et sociale se développeront. L'impact du 7 octobre 2016 sur la configuration du champ politique national doit amener les partis politiques à un renouvellement par la consolidation de leurs assises, l'approfondissement de la démocratie interne et la différenciation des élites aptes à gérer le local dans une optique régionale pour l'intégrer au national, lui-même ouvert d'une part sur le continent dont il fait partie, et d'autre part sur le monde. La légitimité démocratique allant en s'affirmant, il est temps de donner au vote politique son ancrage ; et que l'identité partisane soit reconnue non comme une simple accréditation aux élections, mais comme un engagement pour l'édification de l'Etat national, démocratique et moderne. La lutte contre le crime organisé et contre le terrorisme est une condition nécessaire à la sécurité des biens et des personnes. Elle devra être consolidée par l'approche sociale pour éradiquer le mal à son origine. L'unanimité du peuple marocain est acquise pour la défense de son intégrité territoriale. Les proches échéances onusiennes devront consolider l'initiative marocaine pour clore ce dossier qui n'a que trop duré suite à l'animosité de l'Algérie voisine. Le statut avancé auprès de l'Union Européenne devra permettre au Royaume du Maroc d'exploiter ses ressources là où elles se trouvent pour le bienêtre de la population, là où elle se trouve ; et non permettre à des comptes bancaires de se gonfler au bénéfice de fraudeurs séparatistes. Les marocain(e)s du Monde aspirent à voir leur pays se développer dans le cadre de la stabilité et de la démocratie. Il est temps de les impliquer dans le processus de la représentation afin que leur apport profite à l'ensemble de la nation. L'enseignement supérieur et la recherche scientifique doivent permettre à notre pays de se projeter dans l'avenir qui se prépare ailleurs. La société du savoir avance à grands pas de par le monde et notre société ne peut rester en marge des conséquences de la révolution numérique sur la vie de l'homme. Le printemps s'est déjà installé; aux responsables d'assumer et d'agir pour que les visages s'égayent.