Loin d'être une évidence, la reconversion pour un sportif de haut niveau est un véritable cursus qui se prépare et se construit rigoureusement et passionnément. Elle n'en est pas moins évidente, surtout pour les personnes qui ne peuvent espérer, dans leur discipline, se mettre à l'abri financièrement. Jeune espoir marocaine championne du taekwondo, Wiam Dislam a très tôt pris conscience de cette nécessité de combiner et nager entre sport de haut-niveau et études pour forger une carrière brillante. Née le 22 octobre 1987 et issue d'une famille de quatre personnes, dont un père ancien champion et actuel entraîneur de tennis, cette championne a donné du rythme à sa vie en pratiquant le sport, du sport en général. « Que ce soit de la natation, du basket-ball, du volley-ball ou du tennis, j'ai toujours été très dévouée pour le sport, et ce grâce à la passion de mon père pour ce domaine. Mais très vite, je me suis orientée vers les sports de combat, en l'occurrence le taekwondo », confie Dislam. Cependant, la native de Rabat n'a pas fait les choses à moitié. Elle a réussi, plutôt bien, à s'entraîner dur pour atteindre son rêve « olympique », sans, toutefois, négliger le fait que les études constituent une partie intégrante de sa vie au même titre que ses succès sportifs. « Je me suis entraînée dur, au total 6 heures par jour pour garder la forme physique, néanmoins pendant le soir je veillais à faire mes révisions et mes devoirs scolaires », a-t-elle souligné. En conséquence, la jeune championne, dont le palmarès, riche en titres et en médailles, est digne d'éloges; championne du Maroc (10 fois), championne d'Afrique, championne panarabe, championne des jeux panarabes et médaillée de bronze au championnat du monde. Elle a également arrosé ce beau parcours sportif en décrochant un diplôme BAC+5 en informatique. La carrière professionnelle de Dislam vit le jour lorsque la championne était encore enfant, sous la houlette de ses deux premiers entraîneurs, les frères Ahmed et Abdellatif Benaabderassoul. Les choses se sont enchaînées ensuite assez vite, jusqu'au premier sacre en Coupe du Trône, l'équivalent de sa première apparition en équipe nationale, ainsi que d'autres titres nationaux, continentaux et internationaux. Cependant, le parcours de la championne aux JO a été taillé de croupières. En 2004, elle a été remplacée à la dernière minute par une autre championne représentant un poids différent, en 2008 elle n'a pas réussi à décrocher son billet. En 2012 Dislam eût enfin, non seulement le privilège de représenter son pays à Londres, mais également d'être le porte-drapeau de la délégation marocaine olympique. « Ce que je ressentais à ce moment est indescriptible, j'étais toute contente et émue, car le peuple marocain croit en moi, mais au même temps j'avais une responsabilité que je devais assumer, celle d'être à la hauteur des attentes des Marocains, d'honorer mon pays et lever haut les couleurs nationales », a-t-elle dit avec émotion et fierté. Grâce à son parcours distingué, Dislam a su remarquablement se démarquer au niveau sportif par sa capacité d'adaptation aux nouvelles expériences. Mais en étant, parallèlement, consciencieux de son parcours éducatif, lequel a été honoré par un diplôme, également de haut-niveau.